Diwali, le festival indien des lumières
Diwali est un festival hindou qui marque la victoire du bien contre le mal, de la lumière contre l’ombre et coïncide avec la nouvelle lune, appelée amāsvasya. Les célébrations durent cinq jours, elles commencent deux jours avant la nouvelle lune et se prolongent deux jours après.
En 2021, le festival commence le 2 novembre et se termine le 6 novembre : le 4 novembre, le jour principal du festival, est férié dans toute l'Inde, le 5 novembre, est férié dans certains Etats uniquement dont le Maharashtra.
Diwali, un festival célébré dans toute l'Inde
Pour les hindous, Diwali commémore en particulier le retour dans la ville d’Ayodhya après quatorze années d’exil dans la forêt du dieu Râma accompagné de Sita (une des incarnations divines de Lakshmi, la compagne du dieu Vishnou), de son frère cadet Lakshmana et d’un fidèle, Hanuman.
Au même moment, de nombreux bouddhistes en Inde célèbrent l’anniversaire de la conversion au bouddhisme de l’empereur Ashoka.
De même, les jaïns fêtent le festival des lumières en l’honneur de Mahavira, le dieu qui a atteint le nirvana et défini les idées spirituelles centrales du Jaïnisme.
Pour les sikhs, Diwali coïncide avec le retour de la prison de Gwalior du sixième Nanak (les Nanaks sont les gurus du sikhisme).
Diwali, cinq jours de festivités
Chacun des cinq jours a une signification précise durant le festival.
Le premier jour, appelé Dhanteras, il est considéré de bon augure d’acheter de nouveaux ustensiles ou encore mieux des métaux précieux, or ou argent.
Le deuxième jour, Choti Diwali ou encore Narak Chaturdasi, marque le triomphe du bien sur le mal. Les habitations sont illuminées avec de petites lampes à huile appelées diyas.
Le troisième jour est le jour principal du festival et célèbre la déesse Lakshmi, la déesse de la richesse et la prospérité (c'est Lakshmi puja). Les maisons sont nettoyées et décorées pour accueillir cette dernière. Le soir, les devants de porte sont à nouveau éclairés avec les petites lampes et les amis et familles s'échangent des douceurs et cadeaux tout en priant Lakshmi. Au Bengale occidental et dans certains Etats du nord est de l'Inde, on célèbre la déesse Kali ce jour-là (c'est Kali Puja). Ce jour est généralement férié dans toute l'Inde.
Durant le quatrième jour, Govardhan Puja ou Padwa ou Varshapratiprada selon les régions, les dieux résidant dans les temples sont baignés dans du lait et habillés avec de nouveaux vêtements.
Le cinquième jour, Bhai Dooj, est dédié aux frères et aux soeurs (tout comme le festival de Raksha Bhandan qui a lieu en août).
Diwali, un stimulus pour l'économie indienne
Économiquement, la période de Diwali est comparable à celle de Noël en Europe. La consommation des ménages augmente de manière importante et la saison représente généralement 35 % à 40 % des ventes de biens de consommation durables.
La tradition recommandant de se vêtir de neuf pour rendre visite à la famille et d'échanger des présents, les Indiens, quel que soit leur revenu, dépensent beaucoup pendant cette période : vêtements, cadeaux et délices sucrés et salés. De plus, il est de bon augure de faire des achats en l’honneur de Lakshmi.
C’est une aubaine pour tous les commerçants, des petites échoppes aux grandes enseignes en passant par les sites de vente en ligne.
A Mumbai, les potiers du quartier de Dharavi qui produisent les diyas, lampes à huile traditionnelles du festival, sont en pleine effervescence pour alimenter toute la ville ainsi qu'une partie de l'Inde. Feux d’artifice et pétards qui font aussi partie de la symbolique de la lumière et de la victoire du bien sur le mal sont les produits phares de Diwali et les vendeurs fleurissent sur les trottoirs un peu partout dans les villes et les villages.
Diwali, un facteur d’accroissement de la pollution atmosphérique et sonore
Comme l’ont confirmé plusieurs études, les innombrables pétards tirés pendant le festival dégagent dans l'atmosphère des particules polluantes. Dans le nord de l’Inde, cette période coïncide avec la préparation des champs après la moisson. Les agriculteurs de ces régions utilisent majoritairement la technique des brûlis pour accélérer le processus de régénération des sols et les épaisses fumées dégagées lorsque les débris de la moisson sont brûlés s’ajoutent à celles produites par les pétards, accroissant encore davantage la pollution de l’air.
Afin de limiter la pollution, en octobre 2017, la Cour Suprême avait interdit la vente des feux d’artifice et des pétards pendant Diwali, mais n’avait pas banni son utilisation. Cependant, cette décision avait soulevé un tollé, les opposants arguant du fait que la cour allait au delà de ses droits et entravait les rituels religieux. Conscients des problèmes posés pour l’environnement, les laboratoires du Council of Scientific and Industrial Research (CSIR), un organisme de recherche du gouvernement, ont développé plusieurs types de feux d’artifice et pétards “verts” que le ministère de la santé a lancé le 5 octobre 2019. Les produits “verts” sont certifiés et se reconnaissent grâce à un logo vert et un QR Code. Le gouvernement espère ainsi remplacer une partie des feux d’artifice et pétards vendus pour Diwali par ces nouveaux produits qui sont moins toxiques pour l'environnement.
En 2021, à l'approche de Diwali, plusieurs États ont interdit l'utilisation des pétards pour limiter la pollution atmosphérique. Cependant, de nombreux États ont autorisé la vente des pétards "verts".
Même si Diwali est d’abord un festival religieux, c’est aussi, comme Noël en Europe, une période de festivités qui rapproche familles et amis et dynamise l'économie.