«Qui veut être mon associé?» (M6): que devient Sarah qui avait bouleversé les investisseurs en saison 1?

En janvier 2020, dans «Qui veut être mon associé?», Sarah Da Silva Gomes vient présenter Constant & Zoé, sa ligne de vêtements adaptés pour les personnes en situation de handicap. Son petit frère Constant, 26 ans, étant polyhandicapé depuis la naissance, Sarah a été témoin des difficultés rencontrées pour effectuer les gestes simples du quotidien. «Souvent quand on parle de handicap, on parle d’accessibilité en général. Mais avant d’aller au musée ou au cinéma, on commence la journée par s’habiller», souligne à l’époque la jeune femme. Sa présentation émeut et convainc les cinq investisseurs de s’engager à ses côtés dans cette entreprise. «Je vous trouve bluffante parce que vous donnez une leçon de vie. Vous avez choisi un truc hyper difficile. Vous en parlez avec beaucoup d’allant et de conviction», avait commenté Delphine André, dirigeante de GCA, incapable de retenir ses larmes. Deux ans après son passage sur M6, Sarah nous donne de ses nouvelles.

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TV MAGAZINE. - Que devient la marque Constant & Zoé depuis votre passage dans «Qui veut être mon associé?»?

Sarah DA SILVA GOMES. - Il y a eu pas mal de chamboulements ces deux dernières années. D’une part, on a eu un super effet lié à «Qui veut être mon associé?». On a vraiment gagné en notoriété, en visibilité, cela a généré beaucoup de trafic sur le site internet. Malheureusement, on a eu le contrecoup avec le Covid, comme pas mal d’entreprises. Cela nous a beaucoup impactés et nous a amenés à repenser notre modèle économique. Jusqu’à février 2020, on faisait 90% de notre chiffre d’affaires en vendant aux particuliers, soit dans les centres hospitaliers, soit sur internet, et aujourd’hui on vend aux professionnels, aux magasins d’équipement médical. On est distribué dans 200 magasins en France et en Belgique. On a donc trouvé un nouveau modèle économique qui nous a permis de passer cette période, de continuer à se développer, de créer de nouveaux produits et on a étendu la gamme pour fidéliser les clients.

En termes de chiffres, comment se traduit cet impact?

Sur les visites internet, par exemple. Avant «Qui veut être mon associé?», on pouvait avoir 150 à 300 visites par journée. Et le jour de la diffusion à la télé, on a eu un pic de 22 000 visiteurs uniques sur notre site. Sur le mois de janvier 2020, on a eu quasiment 60 000 visiteurs au total. En termes de notoriété, cela a vraiment apporté quelque chose à la marque. Lorsque nous avons décidé de changer notre modèle de distribution, pas mal de magasins et de distributeurs de soins médicaux nous avaient repérés lors de cette émission. Cela nous a vraiment facilité les choses. Quand on allait voir ces revendeurs avec lesquels on ne travaillait pas du tout avant le Covid, ils avaient déjà entendu parler de nous très souvent grâce à «Qui veut être mon associé?».

Imaginiez-vous un tel impact?

Non! Je me souviens, nous étions quatre dans l’entreprise dont une stagiaire au moment de la diffusion. On s’était préparé à répondre au téléphone, à parler des produits, etc. En réalité, on s‘est pris une avalanche de demandes, et à quatre, c’était impossible. On a mis plusieurs semaines, voire plusieurs mois, pour répondre à tout le monde.

Les investisseurs avaient été vraiment émus lors de votre passage dans l’émission. Cela vous a surpris?

Complètement! Dans ma présentation, je n’avais pas laissé forcément paraître plus d’émotion que ça, peut-être parce que c’est un sujet que j’avais envie de traiter de manière positive, en renvoyant une image dynamique. C’est finalement l’émotion des investisseurs qui m’a embarquée. Lors du tournage, il y a un niveau de stress assez fort. La séquence diffusée dure vingt minutes mais en réalité, j’avais quand même passé une heure et demie devant les investisseurs. À la fin, quand on me dit des choses plutôt positives, des mots encourageants, c’est sûr que moi aussi, je verse ma petite larme.

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Aujourd’hui, comment les investisseurs vous accompagnent-ils?

Lors de l’émission, les cinq investisseurs s’étaient engagés à hauteur de 50 000 euros. Delphine André m’a appelé par la suite pour me dire qu’elle était prête à investir 150 000 euros en tout. Finalement, on est allé chercher deux autres investisseurs et on a fait la levée de fonds qui était prévue. Notre comité stratégique compte sept personnes et Delphine André en fait partie. Donc on se voit une fois par trimestre lors de la réunion de ce comité. J’y expose mes problématiques du moment. Comme je suis seule directrice de mon entreprise, c’est bien de pouvoir confronter les sujets qui m’animent, avoir des retours. Après, je préviens les investisseurs quand je monte à Paris et on prend le temps d’échanger, de se mettre à jour. Pendant le Covid, ils ont été très attentifs, ils voulaient savoir comment on allait, comment ça avançait. De façon générale, quand j’envoie un mail à l’un d’entre eux pour avoir une information, ils me répondent toujours. Ils sont présents et dans l’encouragement.

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