Toulouse. 20 ans d'AZF : au fait, à quoi servait cette immense usine ?

Par Thibaut CalatayudPublié le
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C’est la plus grande catastrophe industrielle de l’histoire moderne du pays. L’explosion de l’usine AZF, le 21 septembre 2001, a marqué plusieurs générations de Toulousains à tout jamais.Toulouse. 20 ans d'AZF : au fait, à quoi servait cette immense usine ? Toulouse. 20 ans d'AZF : au fait, à quoi servait cette immense usine ?

Si aujourd’hui la prononciation de ces trois lettres n’évoque plus que ce drame qui a coûté la vie à 31 personnes, il ne faut pas oublier qu’AZF était, dans son genre, l’une des usines les plus productives d’Europe.

Un site industriel créé dans les années 20

Plus qu’une simple usine chimique, ce site industriel fait partie intégrante de l’histoire économique de Toulouse.

C’est au milieu des années 20 – après avoir récupéré, en compensation pour la Grande Guerre, le brevet de fabrication de l’ammoniac à l’Allemagne – que l’État installe l’Onia (Office national de l’industrie de l’azote) au sud de la Ville rose.

Une arrivée qui a pu se faire grâce à l’implication de deux députés socialistes toulousains : Albert Bedouce et Vincent Auriol, élu président de la République en 1947. Une bonne nouvelle pour l’emploi mais aussi pour la Ville rose qui va pouvoir se développer autour du site.

À l’origine de la cité Papus

Toulouse. 20 ans d'AZF : au fait, à quoi servait cette immense usine ?

C’est à la fin de la Seconde Guerre mondiale que l’usine va lancer un vaste programme de construction de logements HLM. Des immeubles pour les ouvriers et des pavillons pour les cadres sont créés : c’est le début de la cité Papus.

C’est une véritable ville dans la ville qui se crée autour de l’Onia. Par exemple, le comité d’entreprise de l’usine a notamment poussé pour la création du stade de Gironis pour accueillir le club multisport du Toulouse Athletic Club (TAC).

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Production d’engrais et de produits chimiques

L’usine de l’Onia – qui emploiera jusqu’à 4 500 personnes dans les années 60 – se renomme APC puis CDF Chimie-AZF (pour « AZote Fertilisant »), SCGP et, depuis 1991, Grande Paroisse.

L’usine produisait des engrais et divers produits chimiques à partir de gaz naturel. Le rapport d’inspection générale de l’environnement, disponible en accès libre sur la plateforme Vie Publique, permet de voir le détail de sa production :

« L’usine produisait également divers autres produits chimiques : mélamine (70 t/j pour la fabrication de résines) du formol, des dérivés chlorés, des colles et résines et des durcisseurs », ajoute le rapport. Cette productivité la place parmi les meilleures usines du continent.

À qui appartenait l’usine au moment du drame ?

En 2001, 470 personnes étaient employées par la société Grande Paroisse, une filiale du Total Fina Elf, qui détenait l’usine. Celle-ci occupait un terrain de 70 hectares.

Mais l’histoire de ce site industriel s’est arrêtée ce vendredi 21 septembre 2001, à 10 h 17, avec une explosion assourdissante qui ôta la vie à 31 personnes et provoqua plus de 2 500 blessés.

Le 31 octobre 2017, la cour d’appel de Paris a condamné l’ancien directeur de l’usine, Serge Biechlin, à quinze mois de prison avec sursis et la société Grande Paroisse à une amende de 225 000 euros. Le pourvoi en cassation n’a rien changé : mardi 17 décembre 2019, la Cour a confirmé l’arrêt de 2017. La fin d’un long feuilleton judiciaire.

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