Opération du SPVM Une quinzaine d’armes à feu possiblement liées aux Hells Angels saisies

La police de Montréal a annoncé vendredi avoir saisi une quinzaine d’armes à feu et effectué deux arrestations jeudi, à l’issue d’une large opération policière menée avec son Groupe tactique d’intervention. Selon nos informations, ces armes saisies pourraient être liées aux Hells Angels.

Mis à jour le 13 août 2021Henri Ouellette-Vézina La PresseCoralie Laplante La Presse

Menée dans deux immeubles résidentiels de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et de Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, la première opération a permis de « saisir des armes de poing, des carabines, des chargeurs, des silencieux et plusieurs munitions de différents calibres », a indiqué le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) dans un communiqué, vendredi après-midi.

« Des quantités diverses de cocaïne, GHB et autres stupéfiants ont également été trouvées sur les lieux », a précisé le corps policier. Simon Bilodeau, 40 ans, considéré comme le principal suspect dans cette affaire, a été arrêté.

Le quadragénaire a été épinglé avec Shawn Mitchell, 23 ans, qui serait son complice. Tous deux ont comparu au palais de justice de Montréal vendredi après-midi. Ils seront détenus jusqu’à leur prochaine comparution, le 19 août. Un troisième suspect, Robert Renzo Laframboise, comparaîtra ultérieurement. Ils sont accusés de possession d’arme et de trafic de stupéfiants.

Simon Bilodeau est également accusé d’avoir eu en sa possession une arme à feu à autorisation restreinte, soit un pistolet semi-automatique Sig Sauer, sans détenir un permis. Il est aussi accusé d’avoir modifié, maquillé ou effacé des numéros de série sur des armes à feu.

Opération du SPVM Une quinzaine d’armes à feu possiblement liées aux Hells Angels saisies

Bilodeau est connu des policiers pour ses liens avec des groupes criminels. Il a notamment été accusé de possession d’armes prohibées en 2014, avant de faire face à des chefs d’accusation de possession de drogues en vue d’en faire le trafic en 2017. L’homme a déjà été épinglé pour conduite avec facultés affaiblies et a omis de comparaître devant le tribunal en 2018.

Une autre perquisition jeudi

Cette affaire survient alors que le même jour, jeudi, un pistolet, un chargeur à haute capacité, des munitions et un gilet pare-balles ont également été saisis par la police de Montréal dans Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles et le Sud-Ouest. Un homme de 28 ans a aussi été arrêté dans la foulée de cette autre opération. C’est grâce à une « information anonyme clé provenant du public » que le SPVM dit avoir été en mesure de procéder jeudi à ces perquisitions.

On ignore pour le moment la nature des accusations qui seront déposées contre l’homme de 28 ans. La police affirme que la durée du processus judiciaire est « limitée par l’arrêt Jordan », obligeant les policiers à s’adapter. « Des accusations formelles seront déposées contre le suspect appréhendé [jeudi], au moment de divulguer l’ensemble de la preuve », a-t-on précisé.

Dans le système de justice, l’arrêt Jordan est venu poser un plafond de 18 mois en Cour du Québec et de 30 mois en Cour supérieure du Québec entre le dépôt des accusations et la conclusion d’une affaire criminelle ou pénale. Au-delà de ces plafonds, les délais sont présumés déraisonnables et peuvent mener à un arrêt du processus judiciaire, puisque les droits constitutionnels d’un accusé sont bafoués.

Flambée de fusillades

Il y a un peu plus d’une semaine, le SPVM et la Sûreté du Québec ont annoncé faire équipe afin de lutter contre la montée de violence impliquant des armes à feu dans la métropole. Cette flambée de fusillades est principalement liée à des conflits entre gangs de rue.

Depuis le meurtre du rappeur Duckerns Pierre Clermont, mieux connu sous le nom de Jeune Loup, tué par balle dimanche soir dans le secteur de Villeray, trois évènements impliquant des armes à feu sont survenus dans la métropole.

Sur le territoire de Montréal, 17 homicides ont été commis en 2021.

Au total, 84 évènements impliquant des coups de feu se sont déroulés dans la métropole depuis le début de l’année. Il s’agit presque du double qu’à la même période en 2020 : 46 évènements du genre s’étaient produits, selon un tableau préparé par un enquêteur de l’Équipe nationale de soutien à l’application de la Loi sur les armes à feu (ENSALA-GRC), dévoilé le printemps dernier.

L’inspecteur du SPVM David Shane en a profité vendredi pour rappeler qu’« il n’y a[vait] pas d’information trop petite pour être communiquée à la police ».

Toute personne désirant signaler un évènement impliquant des armes à feu peut d’ailleurs joindre le centre anonyme et confidentiel d’Info-Crime Montréal, en composant le 514 393-1133.

Avec Daniel Renaud, La Presse