Autrefois berceau de l'automobile triomphante, Detroit se retrouve sans le sou

Le temps de où le secteur automobile était florissant à Détroit n'est plus qu'un souvenir. La ville - dont la santé économique dépend fortement d'entreprises comme Ford, Chevrolet, Chrysler et General Motors - est dans le rouge. Elle est même devenue jeudi 18 avril la première ville américaine à demander à se déclarer en faillite. Il s'agit là du dernier acte en date de la lente agonie de la "Motor city".

"Je prends cette décision difficile afin que les habitants de Detroit aient accès aux services publics les plus élémentaires et pour que Detroit reparte sur de solides bases financières qui lui permettront de croître à l'avenir", a expliqué Rick Snyder, le gouverneur de l'Etat du Michigan, dans un communiqué. C'est la "seule option pour s'attaquer à un problème qui n'a fait que s'amplifier ces 60 dernières années", a-t-il déclaré.

Mise sous tutelle il y a quelques mois

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Pourtant, la ville avait été mise sous tutelle en février pour essayer d'éviter la faillite. Mais cela n'aura pas suffit, la plus grande ville du Michigan doit s'accomoder d'une dette estimée à 18,5 milliards de dollars (soit 14 milliards d'euros). La faillite, si elle est approuvée par la justice fédérale, contraindra les milliers de créanciers de Detroit à négocier avec le gestionnaire financier ad hoc nommé en mars par le gouverneur du Michigan Rick Snyder, Kevyn Orr.

Le déclin de Détroit tient majoritairement à sa dépendance au secteur automobile. La ville était naguère synonyme de savoir-faire industriel. Les géants de la construction automobile s'étaient mis, de 1941 à 1945, à produire chars, avions et munitions, ce qui avait valu à la ville le surnom d'"arsenal de la démocratie". Aujourd'hui, Détroit est synonyme de déclin, de ruine, de criminalité. La ville a vu fondre sa population progressivement, passant de 1,8 million d'habitants en 1950 à 700.000 aujourd'hui. Aucune autre ville américaine n'a porté plus lourdement le fardeau de la désindustrialisation. La criminalité a fortement progressé depuis 40 ans et les services publics sont en piteux état.

En faillite, comme Stockton, Jefferson, San Bernardino...

Detroit n'est pas la première ville américaine à se déclarer en faillite, suite à la crise économique. Des villes comme Stockton, Jefferson, San Bernardino l'ont déjà fait, mais c'est la première fois qu'une cité aussi grande y est contrainte. Auparavant, New York, Cleveland et Philadelphie se sont retrouvées au bord de la faillite, mais n'ont pas été jusqu'à se déclarer officiellement dans une telle situation.

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latribune.fr

2 mn

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