Le « quasi-candidat » Macron tente de survoler la campagne présidentielle

Lundi 24 janvier, en fin d’après-midi. Les débats s’éternisent sur le thème des déserts médicaux et de la pénurie de soignants, lors d’une table ronde à Bourganeuf, un village de 2 700 habitants situé dans la Creuse. Médecins, infirmiers, élus locaux… Tous se disputent le micro pour donner leur avis sur la manière d’y remédier. Derrière son masque, Emmanuel Macron écoute et s’exprime peu. Il laisse le soin au ministre de la santé, Olivier Véran, de répondre sur le fond du sujet. Contrairement à son habitude, le chef de l’Etat ne semble pas passionné par les échanges.Le « quasi-candidat » Macron tente de survoler la campagne présidentielle Le « quasi-candidat » Macron tente de survoler la campagne présidentielle

Le lendemain, même scène à Saint-Léonard-de-Noblat, en Haute-Vienne. Pendant une prise de parole de la ministre de la cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, sur la question de la présence des services publics dans les zones rurales, le locataire de l’Elysée fixe le plafond pendant plus d’une minute. Comme s’il était dans sa bulle, à penser à autre chose. Seul avec du monde autour. « En ce moment, le président est ailleurs », observe un ministre qui le connaît bien. Des absences attribuées à la multitude de sujets qui s’accumulent sur ses épaules, à deux mois et demi de l’élection présidentielle.

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Menace de guerre en Ukraine, déstabilisation de plusieurs pays africains, flambée des prix de l’énergie, revendications sur le pouvoir d’achat, persistance de l’épidémie de Covid-19, avec une multiplication des cas du variant Omicron qui sème la pagaille dans les écoles… Sans parler de la polémique sur la maltraitance des personnes âgées dans les maisons de retraite, à la suite du scandale Orpea. Ces dix derniers jours, une série de dossiers chauds se sont entassés sur le bureau d’Emmanuel Macron, l’amenant à se démener sur tous les fronts.

Le « quasi-candidat » Macron tente de survoler la campagne présidentielle

De quoi donner le tournis à celui qui doit gérer ces différents sujets avec sa triple casquette de président de la République, de président en exercice du Conseil de l’Union européenne (UE) et de précandidat à la présidentielle.

Présider jusqu’au « dernier quart d’heure »

Mercredi 2 février, M. Macron va d’ailleurs revêtir ces trois casquettes en une seule journée, lors d’un déplacement marqué par trois étapes. Il se rendra d’abord à Liévin, dans le Pas-de-Calais, pour se pencher sur l’avenir du bassin minier ; il ira ensuite au Musée du Louvre-Lens en compagnie de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot, où il échangera avec des collégiens et des lycéens ; avant de se rendre à Tourcoing, dans le Nord, pour la réunion informelle des ministres européens de l’intérieur dans le cadre de la présidence française du Conseil de l’UE, durant laquelle il doit défendre le pacte migratoire et la réforme de l’espace Schengen.

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