Pêche : escalade entre Paris et Londres, qui va convoquer l'ambassadrice de France

Par Rédaction Actu Publié leLa Presse de la MancheVoir mon actu

Après l’appel au calme, une nouvelle escalade : Londres a annoncé, ce jeudi 28 octobre, vouloir convoquer l’ambassadrice de France en réponse aux menaces de rétorsion de Paris, qui reproche au Royaume-Uni d’accorder des licences de pêche post-Brexit en trop petit nombre aux pêcheurs européens.

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Jugeant les actions envisagées par la France « injustifiées », la cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss a donné pour instruction à sa secrétaire d’Etat chargée de l’Europe, Wendy Morton, de « convoquer l’ambassadrice française », a annoncé un porte-parole du gouvernement britannique.

« Un combat » selon Annick Girardin

Mais Londres a aussi jugé les mesures françaises « disproportionnées » et prévenu qu’elles feraient l’objet « d’une réponse appropriée et calibrée ». Le gouvernement britannique ne comprend que « le langage de la force », a rétorqué jeudi 28 octobre au matin le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune, tandis que la ministre de la Mer Annick Girardin a évoqué « un combat » pour contraindre le Royaume-Uni à respecter ses engagements.

Le renforcement des contrôles des navires britanniques par les autorités françaises semble, lui, avoir déjà commencé avec la verbalisation dans la nuit de mercredi à jeudi de deux bateaux de pêche, bien que le ministère ait précisé qu’il s’agissait de contrôles saisonniers habituels. L’un des deux navires « ne figurait pas sur les listes de licences accordées au Royaume-Uni » par la Commission européenne et la France, et a été dérouté jusqu’au port du Havre, selon le ministère.

« Manœuvre politique »

Pêche : escalade entre Paris et Londres, qui va convoquer l'ambassadrice de France

Le propriétaire du chalutier écossais dérouté a estimé auprès de l’AFP qu’il s’agissait d’un « malentendu » et dénoncé une « manœuvre politique ». Il risque une amende de 75 000 euros et des sanctions administratives, a annoncé le parquet jeudi 28 octobre.

Du côté français de la baie de Granville, les pêcheurs estiment au contraire que ces contrôles n’ont que trop tardé. Depuis le Brexit, « il n’y avait aucun contrôle côté français. Moi, je suis contrôlé au moins une fois par mois quand je vais à Jersey », affirme Pascal Delacour, 52 ans, un patron-pêcheur de coquilles Saint-Jacques.

Pour Barrie Deas, de la fédération représentant les pêcheurs britanniques, la stratégie « œil pour œil, dent pour dent » ne servira à rien. Peu de navires britanniques accostent dans les ports français tandis que les pêcheurs français sont très nombreux dans les eaux britanniques, a-t-il expliqué à la BBC, ajoutant qu’une escalade se ferait au détriment des Français.

Et notamment des mareyeurs français, ces professionnels qui achètent en gros le poisson débarqué et le préparent pour la distribution. Ils dépendent beaucoup des produits britanniques et ont pris position jeudi 28 octobre contre toute « mesure aussi simpliste que néfaste » qui les priverait de ces produits-là.

AFP

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