Nancy. Pass sanitaire : commerçants et habitants divisés face à l'impressionnant dispositif policier

Par Nicolas Zaugra Publié leLorraine ActuVoir mon actu

14h, la rue Gambetta qui mène vers la place Stanislas est quasi déserte ce samedi 31 juillet 2021. De quoi donner des cheveux gris à cette commerçante qui craint de nouveaux affrontements dans le centre-ville.

Dans l’après-midi, des centaines voire des milliers d’opposants au pass sanitaire doivent défiler dans les rues de Nancy.

« La rue est vide, c’est du jamais vu fin juillet. On se croirait à la mi-août », déplore la responsable d’un magasin de vêtements. Selon elle, outre la piétonisation, la manifestation du jour n’est pas étrangère à cette ambiance. « Vous avez vu le dispositif de police autour de la place Stanislas ? Ca fait fuir les clients ! ».

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Le cortège évite une partie du centre-ville

Plus tôt dans la semaine, des représentants de commerçants ont demandé au préfet de revoir le parcours afin d’éviter le secteur Stanislas.

« On a entendu les commerçants », dit-on côté préfecture qui a modifié le parcours globalement respecté à l’exception de quelques tensions rue Saint-Dizier. A la préfecture, on assure vouloir préserver l’ordre public mais aussi la liberté de manifester.

Nancy. Pass sanitaire : commerçants et habitants divisés face à l'impressionnant dispositif policier

« Le droit de manifester d’accord, mais pourquoi pas ailleurs que dans le centre-ville, avec des parcours anticipés et alternés et pourquoi pas un autre jour que le samedi ? » s’interroge Fabrice Gwizdak, président de l’U2P (Union des entreprises de proximité).

Un commerçant de la rue Stanislas s’étonne de l’imposante grille anti-émeute qui filtre les clients. « On dirait une prison ! Fallait-il un tel monstre de fer pour éviter les manifestants ? Ce sont surtout les clients qui évitent la rue ! », s’alarme-t-il en pointant du doigt le maire de Nancy, Mathieu Klein qui avait demandé des renforts de police supplémentaires.

« C’est une bonne chose »

Il a été entendu puisque 120 policiers, CRS et gendarmes étaient mobilisés samedi dans le centre-ville.

« C’est une bonne chose », assure un client attablé en terrasse qui voit passer l’imposant cortège de manifestants place Charles III. « C’est un moindre mal. Manifester oui, mais il faut encadrer les plus violents », assure Didier.

D’autres sont moins compréhensifs face à une rangée de CRS qui remonte la rue Saint-Jean à l’heure de pointe. « On veut juste passer ! Il n’y a quasiment pas de manifestants ici ! ». « Vous faites demi-tour, vous prenez les rues parallèles », intime un policier.

Demande d’interdiction au centre-ville

Pour François Pélissier, le changement de parcours de samedi n’est pas suffisant. Le président de la Chambre de commerce et d’Industrie propose « la création de zones commerciales protégées dans les périmètres de forte activité commerciale, comme les centres-villes, où les manifestations sont interdites les jours de forte affluence, les samedis en après-midi par exemple ».

Pas sûr qu’ils obtiennent gain de cause puisqu’une nouvelle manifestation devrait se tenir samedi 7 août à la veille de l’examen du texte sur le pass sanitaire par le Conseil constitutionnel.

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