PHOTOS. Prise d'otages terroriste fictive et fusils d'assaut : en coulisses avec le RAID

Par Ivan CAPECCHI Publié le mis à jour le 10 Sep 21 à 18:23Actu StrasbourgVoir mon actu

« Là-dedans, il y a au moins trois terro’ avec suspicion d’explosifs. Ce qui est sûr, c’est qu’on a au moins trois otages. » Sous un ciel orageux, le Commandant Freddy* briefe ses hommes, avant de donner l’assaut.

Une colonne, blottie derrière un grand bouclier, s’approche lentement et sans bruit d’une porte. Derrière, des vies sont en jeu. Les yeux qui percent les cagoules sont vifs, aux aguets. La porte s’ouvre. « Otage avec terro’ ! », lance un homme. Des tirs retentissent.

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Ex-GIPN

Le RAID a été créé en 1985. En mars 2015, les sept Groupements d’Intervention de la Police Nationale (GIPN) ont été intégrés au RAID pour devenir ses antennes territoriales.

Aujourd’hui, le RAID dispose de 13 antennes régionales, dont à Strasbourg et Nancy (Meurthe-et-Moselle).

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Spécialisé dans la négociation et les assauts

Le RAID a de nombreuses missions mais ses priorités sont de lutter contre le crime organisé, le grand banditisme, et le terrorisme. Il est notamment spécialisé dans la négociation et les assauts, afin d’interpeller ou de neutraliser des forcenés.

Toute cette semaine, les opérateurs du RAID à Strasbourg ont revu l’ensemble des protocoles à appliquer selon les situations : intervention pour une personne retranchée chez elle, prise d’otage, protection de personnalités, etc.

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« La tactique, c’est une matière vivante »

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Pour l’occasion d’ailleurs, un formateur est venu de Bièvres (Essonne), l’échelon central du RAID, afin d’encadrer la formation et apporter un œil extérieur.

« La tactique, c’est une matière vivante, qui évolue tout le temps. Si on ne la travaille pas régulièrement, la tactique évolue et pas nous », pointe le Commandant Freddy.

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« Tendre vers l’excellence »

Après avoir neutralisé de faux terroristes, Marc prend une pause avec ses collègues. Entré dans la police en 2003, et attiré par l’intervention – il est notamment passé par la Brigade anti-criminalité (BAC) -, Marc a rejoint le RAID il y a quatre ans. Il est aujourd’hui adjoint au chef d’antenne.

« Le RAID, c’est essayer de tendre, même si on sera jamais parfait et qu’on pourra toujours s’améliorer, vers l’excellence de notre discipline », confie-t-il.

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L’attentat de Strasbourg encore dans toutes les têtes

Les opérations qui l’ont marqué ces dernières années ? « Forcément, l’attentat de Strasbourg », répond-il du tac-au-tac.

L’attentat du marché de Noël de Strasbourg est un attentat terroriste islamiste perpétré le 11 décembre 2018 par Chérif Chekatt. Le terroriste, abattu par la police après une chasse à l’homme de 48h, a tué cinq personnes et blessé onze autres.

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Se concentrer sur la technique pour mettre de côté la peur

Comment on gère la peur, le stress pendant les interventions ?

« Quelqu’un qui dirait qu’il n’a pas peur mentirait, je pense », estime Sylvain, opérateur. « C’est justement ce petit stress, cette petite peur qui fait qu’on est concentrés et que, quand on rentre dans l’appartement, on est à 200% », ajoute-t-il.

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Menu du jour : omelette, riz et esprit d’équipe

Une fois rentrés de l’entraînement, les membres du RAID s’accordent une pause déjeuner. Menu du jour : omelette, riz.

Travailler au RAID, c’est évoluer au sein d’une « meute de loups », pour reprendre l’expression du Commandant Freddy : soit on y est intégré, soit on en est expulsé, soit on finit par partir de soi-même.

« Il y a un vrai esprit d’équipe qui ressort », affirme Sylvain. « C’est très important car, quand on part en inter’, on doit pouvoir compter sur le copain », dit-il.

La nouvelle recrue devra trouver sa place

« C’est un métier où il y a de forts caractères mais j’y ai trouvé une très bonne ambiance », assure de son côté Arthur, 35 ans, la dernière recrue du RAID à Strasbourg, arrivée lundi dernier seulement. « C’est une famille, plus que des collègues, et c’est ça que je suis venu chercher », poursuit l’ancien militaire.

Comme tout opérateur, il devra se spécialiser : effraction, négociation… Lui a choisi, dans un premier temps, le tir de haute précision (THR).

Aucune femme dans l’effectif

Le RAID de Strasbourg compte une vingtaine de membres. Hors personnel administratif, il n’y a aucune femme.

Une situation qui n’est pas propre à Strasbourg, loin de là : en 2014, elles n’étaient que deux à être présentes sur le terrain, selon le site de la Police nationale, qui explique cela par le fait que « peu osent franchir le cap ».

Or, les femmes peuvent aujourd’hui exercer tous les postes au sein du RAID, ce qui n’a pas toujours été le cas.

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