Présidentielle : comment Macron compte organiser ses forces

À un peu plus de six mois du premier tour de la présidentielle, la majorité s’agite doucement. Alors que se tiendra dans deux jours, le 2 octobre, le « Campus » de La République en marche en présence de plusieurs ministres à Avignon, Emmanuel Macron a rassemblé les chefs de file de la majorité lors d’un dîner à l’Élysée mercredi soir, selon nos confrères de France Info. Il s’agissait pour le chef de l’État d’affirmer avec force et clarté ce qu’il veut et, surtout, ce qu’il ne veut pas autour de sa campagne. C’est, selon un participant, la première fois que le chef de l’État exprimait si clairement sa volonté et sa stratégie.

Étaient présents une vingtaine d’invités, les généraux de tout l’éventail macroniste, de l’aile droite à l’aile gauche, le chef du MoDem François Bayrou, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand, mais aussi l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, qui lancera son propre mouvement le 9 octobre prochain. Devant un parterre de personnalités fortes et d’idées plurielles, Emmanuel Macron a tenu un discours limpide : pas de clans, pas de chapelles.

Macron et le spectre de l’Union pour la majorité présidentielle

« Dépassement, unité, élargissement », voilà même les maîtres mots du chef de l'État, selon les informations de BFMTV. « Une démarche comme celle-là, ce n'est pas une addition de chapelles, mais une dynamique. Le plus tôt est le mieux, nous devons incarner le dépassement », a également déclaré le président lors de ce dîner, selon la chaîne. Dîner auquel assistaient également Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, et Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique.

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D’un autre côté, le président semble rejeter l’idée d’une future « maison commune » évoquée ces derniers jours par Richard Ferrand ainsi que François Bayrou, invité de Jean-Jacques Bourdin ce jeudi matin, qui affirme son intention de prendre part à la création d’un « grand parti démocrate à la française » avant la fin de l’année.

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Mais dans l’esprit du chef de l’État, plane l’épouvantail de l’Union pour la majorité (UMP) de 2002. Ce mouvement de soutien à la candidature de Jacques Chirac pour un second mandat avait pour objectif le rassemblement des forces politiques de la droite et du centre en vue des législatives. Les élections passées, le mouvement était devenu l’Union pour un mouvement populaire, gardant ses initiales. Emmanuel Macron assure donc vouloir le rassemblement derrière un projet sans la création formelle d’un grand mouvement, futur parti de la majorité.

Édouard Philippe, un brin « crispé » ?

« Moi, je ne suis pas obsédé par les élus locaux, ce qui m’intéresse, ce sont les électeurs », lance-t-il, probablement à destination de son ex-Premier ministre qui active son réseau de maires pour créer sa propre vague, qui prendra forme le 9 octobre. Un lancement qu'Édouard Philippe aurait d'ailleurs tenté de justifier pendant ce dîner en déclarant ne pas vouloir de « divisions mais des additions », rapporte BFMTV. Toutefois, l'ancien chef du gouvernement ne serait pas apparu très serein, selon les confidences d'un participant à la chaîne d'information. Il était ainsi « un peu crispé, surtout quand le président a dit qu'il ne fallait pas de chapelles ».

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C’est à Richard Ferrand qu’Emmanuel Macron a confié la tâche de construire cette « maison commune », ce rassemblement uni derrière son projet, avec clause de revoyure dans un mois.