Le rêve des 90’s vit de beaux jours chez Balenciaga

La nature subversive de cette collection réside surtout dans ses vêtements. Et pas seulement à cause des silhouettes adoucies, comme l'élégante veste de tailleur sablier que des revers arrondis affinent, ou des chemises et mailles raccourcies caractéristiques du début des années 2000. Ce revirement s’affirme jusque dans la palette, entièrement noire. Le noir qui dans les nineties était le signe de reconnaissance des esthètes. Cette collection Balenciaga est en elle-même un cri de ralliement. Comme Demna l’explique dans les notes du défilé : "Elle évoque une époque où les vêtements, animés d’idées brutes (anti-mode, déconstruction et minimalisme monochrome), se retrouvaient partout, des industries créatives aux scènes alternatives."

Pas de logo, comme pendant l’extravagant défilé sur tapis rouge. Ici pourtant, l’effet frappait davantage car aucune fioriture alentour ne pouvait en réduire la portée. Là encore, la collection donnait l’impression d’une réinitialisation après le projet avec Gucci qui a, semble-t-il, engendré tout un tas d’émules comme Fendace. On peut d’autant plus y voir un geste symbolique qui enchantera les puristes et laissera perplexe les autres. Comment les gens sont-ils censés savoir que mon manteau à 2000€ est un Balenciaga ?! Eh bien, mon chat, si tu le sais, tu le sais.

Le rêve des 90’s vit de beaux jours chez Balenciaga

Via GQ US

Traduit par Adama Anotho