Ces hipsters "grand cru" qui renouvellent le vin californien

Ces hipsters

Les Américains les appellent les “Young Winemakers”, des néo-viticulteurs qui retournent à la terre pour produire des vins naturels et branchés. Ces pros du marketing et du graphisme sur étiquette, débarqués de San


Les Américains les appellent les "Young Winemakers", des néo-viticulteurs qui retournent à la terre pour produire des vins naturels et branchés. Ces pros du marketing et du graphisme sur étiquette, débarqués de San Francisco ou New York, s’affranchissent des codes et séduisent déjà au-delà des frontières américaines. GQ a fait la tournée des (nouveaux) grands ducs.


Des vins américains, on connaît surtout la Napa Valley, Disneyland de l’or rouge envahi par les touristes. Mais une nouvelle famille de vignerons a décidé d’entrer en révolution. Leur manifeste ? Redécouvrir le terroir. S’arrêter sur la qualité de son sol : devenir des géographes, là où les aînés ont implanté des industries démentielles. Si en France le mouvement des vins dits naturels est bien implanté, et que nous nous plaçons en deuxième position des surfaces “AB” d’Europe, pour les Américains, la démarche est singulière. Elle bouleverse une culture du rendement, de la malbouffe et de l’excès. Mais surtout, elle produit des vins insoupçonnés. Car ces nouveaux viticulteurs ont leur propre style. Plus libres, avec une dimension marketing très assumée, ils ébouriffent la façon même de penser le vin, le transformant en breuvage rock’n’roll et expérimental qui risque de truster les tables du monde entier ces prochaines décennies. Du nord de San Francisco à Santa Barbara, sans passer par les grands domaines de Napa Valley.


Scribe Winery Cépage préféré : pinot noir L’aventure vinicole indé commence ici, à 80 km de San Francisco, dans le comté de Sonoma. Les frères Mariani ont investi une vieille hacienda, lieu de débauche lors de la Prohibition. Leurs vins, déjà vendus en Australie ou au Japon, ont quelque chose de puissant mais aussi de caressant. Ces " gardiens de la terre " incarnent d’un côté le retour au vrai : ils cultivent à la main, sans pesticide. De l’autre, ils misent sur la communication, cajolant le graphisme des étiquettes, et posant pour des marques comme Dockers. " La jeunesse américaine cherche à se forger une culture œnologique. On vit une période excitante ", s’enthousiasme Adam. Bouteille fétiche : leur Pinot Noir à la fois vif et vintage.scribewinery.com


Banshee Cépage préféré : Pinot noir Tout comme chez Scribe Winery, le trio Noah, Baron et Steve privilégie le "minimum d’intervention humaine, raconte le premier. On veut laisser la terre s’exprimer". À Healdsburg, leur repaire s’apparente à un bar design avec pignon sur rue. On y vend des T-shirts et des tote bags à l’image des crus. La culture vin se désacralise et le " benchmark " s’assume. Ils l’utilisent comme vecteur d’ue philosophie conviviale et rock : Banshee organise aussi chaque année un festival de musique indé. " On se voit comme des explorateurs, ajoute Steve. Notre objectif c’est de surprendre…" Et de réussir. Leurs bouteilles sont distribuées dans 40 États, en Australie, en Angleterre… " Peut-être, bientôt en France. Mais les taxes à l’exportation sont trop élevées ! " Bouteille fétiche : leur Sonoma County Pinot Noir, un cru élégant et subtil.bansheewines.com


Dirty & Rowdy Cépages : semillon, mourvèdre À Santa Rosa, Hardy Wallace, incarne le noyau dur de la révolution vinicole. Cet ex-cadre de la Silicon Valley a tout quitté pour créer, avec des associés, les vins Dirty & Rowdy, inspirés de son amour combiné pour les cépages et les riffs de guitare. Il n’a pas de domaine et "squatte" des vignes. Et pour les ventes, il compte sur le web. Il fait bien : aux États-Unis, le vin est devenu un produit 2.0. Le site de crowdfunding Naked Wine a récemment permis à un vigneron d’engranger un million de dollars. Bouteille fétiche : Skin and Concrete Egg Fermented Napa Semillon.dirtyandrowdy.com


Ledge vineyards Cépage préféré : syrah (Estrella Clone) Paso Robles sent bon la liberté et le charme redneck. À mi-chemin entre Los Angeles et San Francisco, la ville est devenue le nouvel eldorado des faiseurs de vin. Parmi eux, Mark Adams, un ancien musicien de LA qui a tout plaqué il y a neuf ans : " Le vin, comme la musique, c’est un métier d’amoureux du risque. " La dégustation tient du choc. Ses vins mixent les cépages et s’affranchissent des codes. Une création originale qui délivre un goût étrangement salin, comme si la marée avait pris ses droits sur la vigne. Bouteille fétiche : Ledge Syrah, Adams Ranch Vineyard.ledgevineyards.com


Municipal Winemakers Cépage préféré : syrah À Los Alamos, on retrouve une californie plus familière : celle des vans de surf et des effluves de marijuana. Au milieu de vieux saloons reconvertis en lieux de rencontre pour artistes hipsters de LA, une cabane en bois où s’est implanté le label Municipal Winemakers. Le propriétaire, Dave Potter, propose des bouteilles peu onéreuses aux étiquettes efficaces. Il possède également un bar à Santa Barbara où il sert ses propres crus. " C’est important de faire un vin accessible et de développer un contact avec les consommateurs, de leur transmettre un savoir-vivre ", dit-il. Sur la terrasse les deux surfeurs, Michael et Mikey, à la tête des vins Scar of the Sea, font goûter leurs breuvages océaniques. Bouteille fétiche : le Fizz Sparkling Syrah, un cru corsé aux notes fraîches.municipalwinemakers.com


bouture vigne bouteille ,A quels points techniques faut-il prêter attention ?