Le piège tendu par le roi du Maroc à l’Algérie n’a pas fonctionné
Mohammed VI. D. R.
Par Karim B. – Tous les indices laissent entrevoir une réaction négative de l’Algérie suite à l’appel du pied du roi du Maroc, Mohammed VI. Ce dernier a tout l’air d’avoir raté son coup en tentant de piéger son voisin de l’Est à qui il a tendu une fausse main amicale. L’attrape-nigaud n’a pas fonctionné et le Makhzen ne tardera pas à se manifester en revenant à ses «bonnes» vieilles habitudes.
A l’invite de Rabat qui n’a pas eu d’écho de ce côté-ci de la frontière succèdera, en effet, une nouvelle série de provocations à l’approche du rendez-vous fatidique de Genève où le Maroc devra s’asseoir malgré lui à la table des négociations avec le Front Polisario. L’Algérie y sera présente mais en tant que pays voisin, au même titre que la Mauritanie, sans que cela l’oblige à négocier à la place du principal concerné, au grand dam du Palais qui n’arrive pas à imposer cette logique dans le dossier sahraoui.
Des échos qui nous parviennent de-ci de-là montrent clairement que l’Algérie a compris le jeu de Mohammed VI et que sa manœuvre a échoué. A la main tendue par le roi du Maroc, Alger répond que le nombre incalculable de démarches d’apaisement du genre initiées par l’Algérie pour transcender les différends et rapprocher les deux pays ont toutes été sabotées par le Makhzen. Ce n’est donc pas un discours prononcé, qui plus est le jour célébrant l’occupation du Sahara Occidental par le Maroc, qui pourrait amener l’Algérie à tourner casaque.
Les médias marocains se sont emparés de l’appel de Mohammed VI à qui ils ont assuré un très large écho dans l’hypothétique espoir de faire parvenir son message au plus grand nombre. Les titres de la presse marocaine rejoignent les propos tenus par une source officielle marocaine qui affirmait à l’agence de presse française AFP, que le Maroc aspirait à ouvrir un dialogue «serein» et «franc» avec l’Algérie voisine afin de traiter les dossiers sensibles. Aussi bien les autorités marocaines que les médias inféodés au Makhzen multiplient les déclarations et les commentaires allusifs pour berner l’opinion publique internationale en faisant accroire à un blocage qui viendrait du côté algérien.
La feinte de corps de Mohammed VI a été vaine. L’Algérie attend du Maroc officiel qu’il gagne en maturité et agisse de manière responsable face aux sérieux dangers qui menacent la région.
K. B.