Black Friday : Jennyfer récupère les vêtements usagés

Depuis trois ans, le mouvement anti-Black Friday ne cesse de s'amplifier. L'an dernier, un millier de sites de e.commerce l'ont carrément boycotté. Avec son slogan "No Black Friday", l'enseigne de mode Jennyfer, pardon Don't call me Jennyfer comme elle s'est rebaptisée depuis trois ans, ne se démarque pas spécialement, d'autant qu'elle avait déjà arrêté les promotions depuis son changement d'équipe dirigeante en 2018. Plus originale en revanche, l'opération de collecte de vêtements usagés qui commence ce 24 novembre. A partir d'aujourd'hui, les clientes de Jennyfer, dont la plupart ont moins de 19 ans, peuvent rapporter dans les 256 magasins de la chaîne les vêtements dont elles ne veulent plus, toutes marques confondues. En échange, elles ont droit à une ristourne de 15% sur leur article préféré (et le plus cher).

Lutter contre les déchets

Black Friday : Jennyfer récupère les vêtements usagés

Pour organiser cette collecte, Jennyfer s'appuie sur un spécialiste, I:Co. Car, c'est bien connu, pour limiter les déchets, mieux vaut en produire moins en amont et penser leur recyclage en aval. "C'est un cercle vertueux, confirme Elodie Chelle, directrice des opérations amont et de la RSE chez Jennyfer. 80% des vêtements finissent à la poubelle. Nous devons accompagner nos jeunes clientes sur le recyclage". Depuis 2007, le textile, comme l'électroménager en 2006 et le meuble en 2012, a mis en place une filière "REP" (responsabilité élargie du producteur), mais son efficacité n'est pas totale.

Un jour sans soldes?

L'engagement de Jennyfer remonte à quelques années. En trois ans, l'enseigne a réussi à baisser de 15% ses quantités produites et de 500 tonnes son stock résiduel. "Notre ambition ultime est d'arriver un jour à un modèle économique sans soldes!" espère Elodie Chelle. D'ici ce jour lointain, elle table sur 70 tonnes de marchandises récupérées avec cette initiative anti-Black Friday. Comme dans d'autres secteurs, le Covid accéléré des phénomènes comme les relocalisations. Grand importateur avec 80% des vêtements achetés en Asie, Jennyfer essaie de faire bouger les lignes : les quantités commandées dans la zone Euromed ont progressé de 30% depuis deux ans.