« Qui veut être mon associé ? » : ce qui plaît et ce qui agace les investisseurs

La deuxième saison de «Qui veut être mon associé?», émission qui permet à des entrepreneurs de lever de fonds à la télévision, débute ce mercredi 5 janvier. Cette nouvelle saison est celle du « quoi qu'il en coûte » selon Jonathan Curiel, directeur général adjoint des programmes du groupe M6 : au total, 5 millions d'euros ont été investis par les sept business angels, soit un million de plus que durant la première saison.

Dans le jury, quatre nouvelles têtes : Anthony Bourbon (Feed), Sophie Méchaly (Paul&Joe), Jean-Pierre Nadir (Fairmoove.fr) et Isabelle Weill (IW Corp). Nous avons rencontré les sept jurés de l'émission et leur avons demandé ce qui les séduisait et ce qui les refroidissait au moment d'investir.

Delphine André (Groupe Charles André) mise sur l'esprit d'équipe

Présidente du Groupe Charles André, entreprise de logistique et de transport industriels, Delphine André rempile pour une deuxième saison. En 2002, elle prend la tête du groupe créé par son grand-père. Delphine André est également propriétaire de plusieurs établissements prestigieux dont l'Hôtel Les Barmes de l'Ours, à Val d'Isère. Lors de la première saison de l'émission, la cheffe d'entreprise a investi dans la start-up d'emballages réutilisables Embal'vert ou encoreConstant&Zoé, une marque de vêtements pour personnes en situation de handicap.

Ce qui lui donne envie d'investir : « Une personne organisée, qui montre qu'elle s'est investie dans son entreprise. Je porte une attention toute particulière auMade in France. »

Ce qui l'agace : « Quand l'entrepreneur est trop éparpillé ou rêveur et que le projet manque de cohérence et de réalisme. »

Anthony Bourbon (Feed) parie sur les parcours originaux

Anthony Bourbonest à l'origine de Feed, une start-up de la foodtech fondée en 2016 et qui s'est fait connaître pour ses repas complets en poudre ou en barre. A 33 ans, le jeune business angel a investi dans plus de 45 jeunes pousses, parmi lesquelles la marque de cosmétiques naturelsRespireou encore la fintechBling.

Ce qui lui donne envie d'investir : « Quand je peux apporter quelque chose d'autre que de l'argent et qu'il y a une histoire originale qui permet d'avoir une croissance rapide ».

Ce qui l'agace : « Nous ne sommes pas là pour faire du caritatif, ni pour être gentils. Si l'entrepreneur n'est pas en mesure de se projeter dans 10 ans, ça ne m'intéresse pas. »

Eric Larchevêque (Ledger) s'intéresse à la rigueur avant tout

En 2011, Eric Larchevêque cofondeLedger, licorne française spécialisée dans la sécurité des cryptomonnaies,valorisée à plus d'1,5 milliard de dollars. Cet ingénieur de formation a investi dans 16 entreprises dont 7 à l'occasion de la première saison de « Qui veut être mon associé ? ». Il détient un portefeuille d'entreprises très variées, du fertilisant naturel La Belle Bouse au logiciel de prospection Pharow.

Ce qui lui donne envie d'investir : « Un entrepreneur qui sait s'arrêter de parler quand il le faut et qui a une forte capacité d'écoute. »

Ce qui l'agace : « Quand le projet part dans tous les sens. J'ai aussi beaucoup de mal avec les entrepreneurs qui arrivent avec des valorisations délirantes. »

Sophie Méchaly (Paul&Joe) privilégie la touche artistique

Fondatrice de la marque de prêt-à-porter Paul&Joe avant l'âge de 30 ans, Sophie Méchaly est un exemple de réussite entrepreneuriale à la française. Artiste dans l'âme, elle a fait du Made in France un de ses credo entrepreneuriaux.

Ce qui lui donne envie d'investir : « Un projet avec un aspect créatif unique ».

Ce qui l'agace : « Si ce n'est pas dans mon domaine, je n'y vais pas ».

Jean-Pierre Nadir (Fairmoove.fr) parie sur les projets à impact

Fort de son succès avec le portail en ligne EasyVoyages, Jean-Pierre Nadir s'est lancé dans une nouvelle aventure entrepreneuriale en 2021 avec Fairmoove, une plateforme qui prône le voyage responsable. L'investisseur a pris part dans une vingtaine de start-up, souvent dans le tourisme et la greentech.

Ce qui lui donne envie d'investir : « Les gens empathiques, les gentils : ils ont une carte à jouer avec moi ».

Ce qui l'agace : « Si le marché est encombré, que je ne vois pas qui va acheter le produit, je passe mon tour ».

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Marc Simoncini (Angell) identifie les qualités de l'entrepreneur

Marc Simoncini a débuté son parcours d'entrepreneur dans l'hébergement de sites web à la fin des années 1990. Il fonde Meetic en 2001, le fameux site de rencontres amoureuses, qu'il revend dix ans plus tard au géant américain Match.com. Marc Simoncini démarre une carrière de business angel à travers les fonds Jaïna Capital puis Daphni et multiplie les investissements dans les jeunes pousses. En 2017, il fonde Angell, une marque de vélos électriques haut de gamme.

Ce qui lui donne envie d'investir : « Si l'entrepreneur qui est derrière le projet est bon dans son domaine ».

Ce qui l'agace : « Les personnes qui veulent devenir entrepreneurs pour les mauvaises raisons et s'imaginent pouvoir obtenir de l'argent facile ».

Isabelle Weill (IW Corp) cherche des créateurs qui s'engagent

Dirigeante de la société IWCorp, elle développe de nombreux projets dans l'immobilier, la tech, la cosmétique et la santé. Présidente de l'Association RMC/BFM depuis 2008, Isabelle Weill mène de nombreuses initiatives caritatives, comme le Red Défilé pour sensibiliser le public aux maladies cardiovasculaires.

Ce qui lui donne envie d'investir : « Un projet d'entrepreneuriat social, présenté de manière claire ».

Ce qui l'agace : « Si je ne comprends pas le business, je n'y vais pas ».