Gloires et labeurs des champions basques de Floride C’est quoi la « Cesta Punta » ? KING IRASTORZA

Depuis plus d’un demi-siècle ils sont des dizaines de champions à venir du Pays Basque pour frapper sur les frontons de Floride : voici leur histoire (et une interview du champion du monde Eric Irastorza).

Il s’agit d’un casino moderne, mais qui comprend un petit musée. Une seule pièce regroupant des coupures de journaux et des souvenirs d’un XXe siècle qui s’est déroulé à toute vitesse pour les promoteurs d’un grand sport, venu en droite ligne de l’antiquité en passant… par le pays basque. A un autre endroit de ce casino de Miami, il y a deux portes côte à côte. Derrière l’une d’entre elles se trouve un fabriquant de balles, qu’on appelle des pelotes. Ici, on fabrique tout en interne. Derrière l’autre porte, il y a deux messieurs qui tressent des chisteras en osier à l’aide d’un bout de verre. Ce sont les vestiges d’un autre âge, celui où, quand on entrait dans la grande salle… « en regardant les rangées et les rangées de sièges, vous pouvez imaginer une autre époque. Il y avait des milliers de personnes chaque nuit, des hommes en costumes sombres et chapeaux se touchant épaule contre épaule. Ils faisaient des vagues avec leurs programmes, descendant de l’alcool brun, fumant cigarette sur cigarette ou, mieux encore, soufflant d’épais cigares une fumée âcre qui emplissait la pièce, juste en dessous des plafonniers géants, dans une brume bleue fantomatique. Alors que, sur le terrain, les hommes utilisaient des paniers de forme oblongue pour lancer une balle en peau de chèvre à plusieurs reprises contre un mur de granit, la foule criait, riait, et les hommes se tapaient sur le dos. Il fut un temps où le public du fronton du Miami Jai Alai était si important que les joueurs sur le terrain pouvaient à peine entendre leurs propres pensées« , voici le début d’un très long article – presqu’un livre ! – publié en anglais le 28 février dernier sur SBNation par Michael J. Mooney et qu’on peut lire ici :

http://www.sbnation.com/longform/2013/2/28/4036934/jai-alai-sport-in-america-miami

Non sans talent journalistique : on se croirait revenu dans les années 1970, celles de l’exil cubain… et celles de l’exil basque aussi, en tout cas de ses plus grands joueurs happés en Floride par la financiarisation du Jai Alai.

RUÉE VERS L’OR DES GARS DES PYRÉNÉES

Seul endroit du monde où les paris étaient autorisés sur ce sport, les USA attiraient les gars des Pyrénées – ayant appris à jouer contre le mur de leur église – tout comme ceux (moins nombreux) des pays d’Amérique Latine où les Basques d’Espagne avaient exporté la pelote – et en particulier de Cuba et du Mexique – qui convergeaient vaille que vaille vers Miami, endroit un peu plus tolérant depuis cette révolution castriste qui n’aimait pas les jeux d’argent. Au pays du capitalisme, on ne joue pas à la pelote basque en championnat, mais « en entreprise » : chacun pour soi dans son Jaï Alaï. « C’est pourquoi les Jaï Alaï ne souhaitaient pas qu’il y ait trop de joueurs Américains. Eux ils connaissaient leurs droits, alors que nous on en ignorait tout« , raconte Serge Camy avec qui nous allons remonter le temps de cette belle aventure floridienne. Camy a été champion du monde amateur de cesta punta en 1970 avant de passer 10 ans sur le mur du Miami Jaï Alaï – celui de l’élite – entre 1972 et 1982. Il va avoir 62 ans en octobre 2013, et est toujours éducateur sportif au BAC, le Biarritz Athlétic Club qui est le club formateur de nombre des plus grands joueurs de cesta punta.

DEPUIS 1924 À MIAMI

La mode du Jaï Alaï avait débuté aux USA en 1904 quand un mur avait été érigé afin de faire découvrir ce sport durant la foire internationale de Saint-Louis. Mais il fallut attendre 20 ans pour que la Floride construise son premier fronton en 1924 au Hialeah Race Course de Miami. Au milieu du siècle, la cesta punta devient de plus en plus populaire, tant sur le continent que sur l’île de Cuba. Mais le 1er janvier 1959, Castro et Guevarra prennent le pouvoir à Cuba. Leur ligne politique est claire depuis le début : l’île a selon eux été transformée en casino-bordel pour Américains en goguette, et ils comptent bien en terminer avec cet argent qui corrompt… et les jeux qui vont avec. Les grands joueurs rappliquent à Miami et la cesta punta est désormais aux mains des promoteurs américains. Ici les joueurs peuvent bien gagner leur vie grâce aux paris. « Quand on était gamins au Pays Basque, l’été on voyait arriver les vedettes qui s’appelaient Churruca, Egurbid, Orbea-1, Chimela« , reprend Serge Camy. “Et puis à la fin des années 1960, il y a eu une grande grève en Floride : les joueurs souhaitaient être mieux rémunérés. Ils n’avaient peur de rien, pensant que jamais les patrons de Jaï Alaï pourraient se séparer des grandes vedettes qu’ils étaient. Mais ils l’ont fait, et 150 à 200 joueurs se sont fait virer de Daytona, d’Orlando, Miami ou Tampa. A la place les patrons ont pris des jeunes. Moi je suis arrivé un peu grâce à ça en 1972. J’avais déjà gagné un tournoi amateur là-bas, et ils m’avaient alors démarché pour que je reste à Miami. A 16 ans j’avais aussi fait les Jeux Olympiques de Mexico où la pelote était en démonstration, alors j’étais un peu connu. Mais je devais faire mon service militaire en France. Quand je suis devenu champion du monde en 1970, ils m’ont redemandé de venir là-bas, et j’ai franchi le pas.«

“TU TE DÉBROUILLAIS TOUT SEUL À L’AÉROPORT DE MIAMI”

« Sur 45 joueurs en Floride j’étais le 4e ou 5e Français et nous étions seulement 2 à Miami avec Jean-Pierre Etchevery qui était arrivé l’année précédente. Autant les Espagnols étaient assez nombreux pour s’entraider, mais quand tu étais Français, à ce moment-là il fallait que tu te débrouilles tout seul à l’aéroport de Miami. Au début on habitait ensemble avec Etcheverry, mais ça nous est arrivé de dormir à 3 ou 4 dans le même appartement : la mentalité était différente à cette époque-là, notre but étant de garder l’argent que nous avions gagné ! » Il faut dire que la saison ne durait que 4 mois, les promoteurs ayant divisé l’année en trois temps : un pour la pelote, l’autre pour les courses de chevaux, et le dernier pour les lévriers. « On jouait tous les jours sauf le dimanche. Dans une journée type on arrivait à 11h au fronton, on en repartait à 17h pour revenir à 18h et on jouait une deuxième fois jusqu’à 1h du matin. » En 1975 le Miami Jaï Alaï établi son record de spectateurs à 15 502 personnes présentes en une seule journée ! « Mais il y avait souvent dans les 14 000 personnes. C’est cette année-là que nous avons commencé à jouer 10 mois au lieu de 4. Des frontons ont ouvert et on est monté jusqu’à 15 ou 16 Jaï Alaï en Floride. Du coup, il a fallu engager deux fois plus de joueurs et c’est en même temps… ce qui nous a tué ! » La « mort » dont parle Serge Camy n’a pas été instantanée, mais elle est – il est vrai – liée à ce point culminant de l’année 1975. Auparavant, pour caricaturer un peu, il s’agissait d’un sport d’élite pour un public d’élite.

Gloires et labeurs des champions basques de Floride C’est quoi la « Cesta Punta » ? KING IRASTORZA

UN SPORT D’ÉLITE POUR UN PUBLIC D’ÉLITE

« C’était la haute société qui venait nous voir jouer. Les hommes portaient des costumes-cravates et noeuds papillons ; les femmes étaient en robes de soirées. Ils se faisaient déposer devant la porte et dépensaient beaucoup d’argent. Quand nous jouions ces journées doubles, il s’est dépensé jusqu’à 1 million de dollars en un seul jour au Jaï Alaï de Miami. Tout y était cher : les programmes, les cocas… je peux vous assurer que certains patrons ont bien gagné leurs vies ! » Or, le succès populaire des frontons durant les années 1970 – une certaine démocratisation – fait que la haute société floridienne ne se retrouve plus seule en ces lieux. Elle est moins intéressée pour venir y dépenser son argent. « Nous sommes montés à 300 ou 400 joueurs sur la Floride, mais les moins bons étaient évidemment moins bien payés.«

“En 1988 avec leur grève ils ont tué la poule aux oeufs d’or. Adieu les chevrolets, le soleil et les nanas ! C’était à mon avis complètement imbécile.” ( SERGE CAMY )

« ADIEU LA CHEVROLET, LE SOLEIL ET LES NANAS »

« En 1988, six ans après mon départ, ils ont fait cette grève qui a duré 1 an pour obtenir de meilleurs salaires. Les Jaï Alaï ne s’en sont jamais relevés. Il y a eu des piquets de grèves où les clients se faisaient insulter. C’était à mon avis complètement imbécile ce qui s’est passé : ils ont tué la poule aux oeufs d’or. Adieu la Chevrolet, le soleil et les nanas ! il faut pourtant se rappeler tout ce que les Jaï Alaï ont apporté comme finances au Pays Basque Espagnol : ils ramenaient beaucoup d’argent, se lançaient dans l’immobilier…

Aujourd’hui il n’y a plus que 4 ou 5 joueurs qui gagnent bien leur vie en Floride, et les autres beaucoup moins« , dans la demi-douzaine de Jaï Alaï qui n’ont pas été abattus (à Miami, Orlando, Reddick (connu comme le « Ocala Poker and Jai Alai »), Fort Pierce, et Jasper (connu sous l’appellation « Hamilton Jai Alai and Poker »)). Celui de Dania Beach a été vendu en mai à un groupe de casinos argentins et il est en cours de restructuration. Désormais, la plupart des établissements perdent en fait de l’argent avec le Jaï Alaï. Afin de les aider, une loi de Floride leur a accordé le droit de devenir des casinos (activité principalement exercée en Floride par les Indiens seminoles) mais en contrepartie les Jai Alai doivent évidemment offrir un nombre minimal de compétitions de pelote à leur public. C’est donc parfois pour conserver leurs casinos que les établissements gardent leurs fontons !

En tout cas, il y a aujourd’hui à Tampa, Daytona Beach, West Palm Beach, ou ​​Quincy, des murs dressés dont la population a oublié à quoi ils pouvaient bien servir. A Melbourne on ne parie plus sur les hommes, mais sur les chiens, puisque le terrain a été reconverti pour les courses de lévriers. « C’est un grand gâchis« , conclut Serge Camy. « Et ça a des conséquences ici au Pays Basque : certains jeunes athlètes vont plutôt se diriger vers le rugby ou d’autres sports car ils ne pourront pas gagner leur vie avec la pelote. Nous, nous avons vécu des années extraordinaires, avec cette foule qui nous houspillait, nous insultait, car ils avaient joué pour ou contre nous… C’était incroyable. Jamais je ne serais resté vivre aux USA, mais ce que nous avons vécu là-bas était quand même fabuleux. C’était de grandes années de liberté et je remercie tous les jours le Bon Dieu d’avoir vécu ça : j’en parle encore tous les jours !«

ENTRE 2000 ET 10 000 EUROS PAR MOIS

Ils ont donc été des dizaines de frenchies à venir comme Serge Camy taper les balles en Floride, s’envoler tels des félins sous l’oeil plus qu’admiratif de jolies floridiennes. Mais si la chute des Jaï Alaï a été spectaculaire, le jeu n’est tout de même pas mort pour autant. Depuis 20 ans c’est Eric Irastorza qui tient la vedette au Miami Jaï Alaï, et avant lui c’était Daniel Michelena qui concentrait les paris sur sa personne durant également deux décennies. Ces stars ne sont que les plus connues parmi plusieurs dizaines d’autres qui sont venus de quelque part entre Bayonne et Biarritz pour devenir célèbres ici, en tapant le mur 6 jours par semaine et 4 heures par jour, enchainant match sur match pour gagner entre 2000 et 10 000 euros (pour les meilleurs) et revenir chaque été au pays auréolés comme des oncles d’amérique ayant fait fortune dans leur costume blanc. En juillet et août, Ils disputent au pays le Gant d’Or (à Biarritz) ou les championnats du monde ; passent quelques semaines en famille, puis reprennent l’avion vers le sud de la Floride.

Daniel Michalena – qui travaille aujourd’hui dans un bureau juste au-dessus du petit musée du casino dont nous parlions au début – commentait chez nos confrères de L’Equipe ce que devraient faire les jeunes joueurs. « Arriver ici à 18-20 ans n’est pas l’idéal. Le mieux, c’est d’être préparé pour le futur, d’avoir terminé ses études. La cesta punta ne paiera jamais comme le football américain ou le base-ball. Mais je pense néanmoins que cela vaut la peine de tenter l’aventure en Floride.»

C’est sur ce modèle de vie qu’Eric Irastorza a fait ses études de commerce avant d’arriver à Miami, malgré la tentation, pour lui aussi, d’y venir tout de suite. D’ailleurs le champion du monde a déjà lancé une ligne de vêtements (très basques) afin de diversifier ses activités (www.ttilika.com).

Les temps ont certes changé, mais pour un jeune basque, le Jaï Alaï de Miami c’est toujours très tentant, et des générations de jeunes joueurs continuent d’appeler Daniel Michelena afin de franchir l’océan qui les sépare de lui.

Certes, entre les années fastes du XXe siècle et aujourd’hui, il y a donc de moins en moins de joueurs, ce sport étant devenu difficilement accessible et avec peu de places pro pour les jeunes. Mais, paradoxalement, les joueurs en exercice sont certainement les meilleurs de tous les temps – et en tout cas les plus costauds – qui, s’affrontant non-stop les uns contre les autres, passent leur temps à s’améliorer (un peu comme un championnat de football où il n’y aurait que le PSG, la Juve, le Barça et le Real !)

« C’est certainement le meilleur jai alai qui est joué en ce moment, et il n’y a presque personne à être là pour le voir« , dit Juan Ramón Arrasate dans l’article de Michael J. Mooney. C’est peut-être l’occasion pour le Jaï Alaï de Floride de renouer avec ses racines élitistes et de redémarrer un cycle… ou de trouver les moyens de revenir à la mode. Avec, en tout cas, Le Courrier de Floride au premier rang de ses supporters !

G. G

La main presque visible de la mafia

Evidemment, le monde des paris sportifs ne pouvait pas laisser la mafia insensible aux sommes qui se jouaient ici. Trois patrons de Jaï Alaï se sont fait tuer en 1981 et 1982 : un le fut sur un terrain de golf, un autre a été retrouvé dans le coffre de sa voiture avec une balle dans la tête à l’aéroport de Miami, et l’autre n’a jamais été retrouvé. Les paris étaient-ils truqués ? En tout cas il paraît impossible aux joueurs de tricher ou de perdre volontairement des parties : le jeu va beaucoup trop vite. C’est probablement beaucoup plus haut qu’eux dans la hiérarchie des casinos que des systèmes pour prélever des sommes d’argent étaient peut-être mis en place. Mais nous en saurons beaucoup plus… dans quelques décennies !

Chistera, Jaï Alaï, Cesta Punta… voici quelques mots de vocabulaire essentiel pour comprendre la pelote basque. Il suffit de lire un article du journal Sud-Ouest sur ce sport pour se rendre compte que, même écrit en Français, on entrave que dalle à tous ces mots utilisant la langue basque, les onomatopées basques et l’argot basque ! Alors… en voici le minimum !

La cesta punta, c’est de la pelote basque, certes, mais il s’agit de la plus spectaculaire de ses nombreuses variantes. Car… il y a deux dizaines de jeux de pelotes basques différents ! La pelote (balle) peut aussi bien être envoyée par la paume de la main qu’à l’aide d’une sorte de panier en osier (la chistera). Soit la balle est envoyée en direct d’un adversaire à l’autre, soit après un rebond sur un mur appelé le « fronton ». Quand on utilise la “grande chistera” et qu’on envoie la balle sur un “Jaï Alaï” (un mur spécialement dédié) alors on joue à la Cesta Punta (mais aux USA on dit « jouer au Jaï Alaï » et on prononce le mot « Hi Li »).

Deux équipes de deux joueurs s’affrontent et se renvoient des balles pouvant dépasser les 300km/h (le record du monde est homologué à 302km/h à Newport New-Jersey). Le but étant de renvoyer la balle à la volée ou après un seul rebond, comme au tennis. Le joueur qui ne peut ramener la pelote sur le fronton perd le point et retourne dans la cage en espérant pouvoir revenir dans le jeu.

VARIANTE DU JEU DE PAUME

Il s’agit bien évidemment d’une variante du jeu de paume, pratiqué par toutes les civilisations et qui consistait à envoyer une balle à son adversaire via un mur. Pratiqué dans toute la France (le roi Louis X est mort en jouant au jeu de paume (après s’être désaltéré d’un vin glacé en 1316)). Mais au moment de la Révolution Française, le jeu de paume devient moins populaire à Paris et dans les régions, jusqu’à ne plus devenir que « basque » : puisqu’eux ne l’ont jamais abandonné, ni dans la partie française de leur territoire, ni dans la partie espagnole. Les premières « stars » de pelote basque datent justement de cette fin du XVIIIe siècle, et le jeu est devenu plus spectaculaires fin XIXe. Début XXe, la pelote avait aussi connu un rebond majeur (si l’on peut dire) avec la découverte du caoutchouc.

Mais malgré tous ces changements et cette professionnalisation miamienne, de nombreux basques de France ou d’Espagne sont encore des « manistes » : ceux qui renvoient encore la balle à main nue.

En août dernier à Biarritz, pour la 4ème fois de sa vie Eric Irastorza est devenu champion du monde professionnel de cesta punta. Il est le N°1 des arrières au Jaï Alaï de Miami.

LE COURRIER DE FLORIDE : Quel a été votre quotidien en Floride durant toutes ces années ?

ÉRIC IRASTOZA : Arrivé en 1998, mon quotidien a été de jouer pratiquement tous les jours, puisqu’il y a 6 jours sur 7 des paris sur la Cesta Punta……donc les entrainements sont principalement physiques et les quinielas se jouent chaque jour.

Le C.D.F : Avez-vous eu parfois le mal du pays ?

E.I : Non pas trop car j’ai la chance de rentrer tous les étés pour jouer les tournois au Pays Basque…Il s’agit d’un très bon compromis pour moi.

Le C.D.F : Au Pays Basque, pensez-vous qu’il y a toujours autant de jeunes qui voudraient franchir l’Atlantique pour faire comme vous ?

E.I : Oui je pense, les jeunes sont toujours attirés par le fait de venir jouer aux Etats-Unis, cela représente quelques chose pour eux, malheureusement les places sont limitées puisqu’il n’y a plus beaucoup de Jai Alai.

Le C.D.F : Leur conseilleriez-vous de le faire ?

E.I : Bien sur, surtout quand on a 20 ans, Il s’agit d’une très belle aventure….on joue à la pelote, on vit à Miami, on apprend d’autres cultures, langues….c’est très enrichissant.

Le C.D.F : Quelles sont les évolutions que vous avez ressenties dans votre sport durant ces décennies ? (il se dit que les joueurs sont beaucoup plus frappeurs qu’avant…)

E.I : Je le pense aussi, la cesta punta a évolué comme les autres sports, physiquement, les meilleurs joueurs font 1.95 et 100 kgs, donc Il est évident que la pelote va très vite.

Le C.D.F : Confirmez-vous que le niveau des joueurs de Cesta est bien supérieur à ce qu’il était il y a 20 ans ?

E.I : Je crois qu’il s’agit de générations différentes, donc difficile de comparer, mais le coté physique a certainement évolué.

Le C.D.F : Comment votre sport pourrait-il favorablement évoluer ?

E.I : Mon sport au Pays Basque est différent de celui des Etats-Unis, mais en règle générale, il faudrait mettre en place un système de ranking et organiser des tournois plus médiatiques…. C’est justement ce qui manque : du visuel.

Le C.D.F : Doit-il être mieux soutenu (par le ministère ou autres…) ?

E.I : Soutenu mais surtout beaucoup plus médiatisé……

Le C.D.F : Avez-vous encore des émotions fortes après toutes ces années au sommet ?

E.I : Bien sûr, l’été au Pays Basque, quand on joue des tournois relevés il y a beaucoup de fierté et d’envie… donc la passion perdure et reste intacte malgré toutes ces années.

Le C.D.F : Comment expliquez-vous votre longévité ?

E.I : Je crois que c’est le fruit de beaucoup d’efforts, de persévérance, de sérieux mais aussi toute la passion que je porte à mon sport… au delà du fait que ce soit devenu mon métier, c’est toujours un plaisir de pouvoir lancer une pelote à 250km/h.

Le C.D.F : Votre bras droit est-il (à ce point) beaucoup plus épais que le gauche ?

E.I : (Rires) Oui et je crois que cela le restera malgré un travail de muscu approprié !

PALMARES :

– Champion du monde pro 2000, 2006, 2007 et 2013.

– 16 fois champion du monde amateur.

– 5 fois vainqueur des Internationaux de Saint Jean de Luz.

– 6 fois vainqueur du Gant d’Or de Biarritz.

– 3 fois vainqueur du Citrus Orlando.

– Vainqueur de la Najf 1999

– Vainqueur du Mohegan Sun Milford 1999.

Partagez sur :

Articles similaires

Tagsbasque cesta punta eric irastorza Floride français jai alai joueur Miami pelote basque