Les Pourquoi. Pourquoi les filles achètent parfois des vêtements qu’elles ne mettent jamais ?

"Mon fantasme absolu, ce serait de me faire l’avenue Montaigne en achetant tout ce qui me fait envie, sans même demander les prix, et même des choses que je ne suis pas sûre de mettre! "Ainsi parle Lisa Azuelos, la réalisatrice de Lol, le film aux quatre millions d’entrées, qui raconte l’histoire d’une maman (Sophie Marceau) et de son adolescente de fille.

Cela ne manque pas d’étonner les hommes : quel intérêt de claquer ses économies du mois - voire son découvert - dans une paire de bottes qu’on ne va porter qu’une fois l’an ? Faire chauffer la carte bleue sur un coup de tête, OK, mais pour un achat qui ne restera pas au fond d’un placard : une chaîne hi-fi, un VTT en carbone, ou même un beau vêtement : un costume ou un imperméable, qui finira par s’user à force de l’avoir sur le dos. Mais un blouson hors de prix qui prend la poussière : non !

Pourquoi cette différence hommes/femmes dans nos achats compulsifs?

Certes, il y a un argument imparable quand les filles racontent leurs folies vestimentaires : je ne rentre plus dedans… Ok pour les vêtements, mais pour les chaussures : aucune femme adulte n’a jamais vu ses pieds grandir en cours de saison !

Les Pourquoi. Pourquoi les filles achètent parfois des vêtements qu’elles ne mettent jamais ?

Les économistes connaissent cette loi : le plaisir de maintenant vaut davantage que le plaisir plus tard. Il s’agit au fond de biologie, et les neurologues rejoignent là les commerçants.

Ces découvertes récentes viennent de l’I.R.M., l’imagerie par résonance magnétique. Le professeur Daniel Kruger de l’Université du Michigan, affirme qu’il faut remonter à l’âge des cavernes, à l’ère des chasseurs-cueilleurs, quand les femmes se chargeaient de la cueillette et les hommes de la chasse. Que dit-il? : "Les aptitudes et les comportements très utiles pour la chasse et la cueillette dans les sociétés de chasseurs-cueilleurs se manifestent encore dans notre société de consommation moderne". Ce docteur en psychologie assure que la femme actuelle qui court les boutiques de mode pour trouver la bonne affaire reproduit inconsciemment le comportement de sa lointaine ancêtre à la recherche de racines comestibles : "Comme celle-ci, elle retourne régulièrement sur les lieux où elle sait faire une bonne "récolte". Pour rapporter une nourriture saine, la dame de jadis étudiait attentivement la couleur, la texture et l'odeur. Sa consœur moderne consacre autant d'attention au choix des caractéristiques d'un tissu."

"L’homme n'agit pas ainsi. Généralement, en partant du domicile pour un achat, il a déjà une idée précise en tête, il se rue dans le magasin repéré à l'avance, achète et revient à la maison. Un peu comme l'homme des cavernes qui partait à la chasse, tuait la bête et s’empressait de la rapporter avant qu'elle ne pourrisse".

Détesté par les féministes, Daniel Kruger répète qu’il ne faut que constater, et ne juge personne.

Jusqu’à preuve du contraire.