Shein: une ONG alerte sur les conditions de travail des fournisseurs

La marque de prêt-à-porter chinoise, qui a vu ses ventes exploser dans le monde entier ces dernier mois, reste discrète sur la fabrication de ces vêtements. Une ONG évoque désormais les cadences infernales des ouvriers.

Plus 75 heures de travail par semaine... L'ONG suisse Public Eye s'est intéressée à la marque chinoise Shein, dont les ventes ont littéralement explosé ces derniers mois au niveau mondial.

Bon marché et ultra-tendance, les vêtements de Shein ont profité de l'effet TikTok pour entrer dans les garde-robes des ados américaines et européennes.

En France, Shein est entré directement à la 6ème place du classement des sites de e-commerce générant le plus de dépenses, notamment en multipliant les "collaborations" avec des influenceurs et chanteurs à l'image de Wejdene qui a imaginé une collection de dix pièces.

Mais cette success-story commence à intriguer les ONG, déjà habituées aux conditions de travail désastreuses de certains fournisseurs de la fast-fashion.

Public Eye a donc interrogé les ouvriers des fournisseurs de la marque.

Soit une moyenne de plus de 75 heures de travail par semaine avec un seul jour de congé par mois.

Shein promet une enquête

Une cadence bien éloignée du code de conduite de Shein qui promeut un "temps de travail raisonnable". Un temps de travail d'ailleurs illégal selon le droit chinois, qui le limite à 40 heures par semaine, même si cela est rarement respecté dans le pays.

En réalité, les ouvriers, venus des provinces pauvres de Chine et sans attaches à Guangzhou où sont fabriqués les vêtements, sont payés à la pièce poussant ainsi les petites mains à travailler plus.

Shein a réagi aux accusations, promettant d'ouvrir une enquête.

Très discrète, Shein ne divulgue pas son chiffre d'affaires.

Les entreprises de fast-fashion sont surveillées de près par les ONG après de nombreux scandales sur les conditions de travail des fournisseurs. En 2013, l'effondrement du Rana Plaza, provoquant la mort de plus d'un millier de personnes au Bangladesh, avait mis en lumière les conditions de travail des ouvriers liés aux grandes marques mondiales.

Thomas Leroy Journaliste BFM Business