Toulouse. La maison de Georges, 84 ans, est squattée : "C'est un cauchemar", témoigne sa fille

Par Gabriel KenediPublié le
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De prime abord, rien ne paraît anormal. Pourtant si l’on s’approche un peu plus près du portail de cette grande maison, une ancienne maraîchère située route de Launaguet, dans le quartier populaire des Izards, à Toulouse, un petit mot affiché sur la grille annonce la couleur. Toulouse. La maison de Georges, 84 ans, est squattée : Toulouse. La maison de Georges, 84 ans, est squattée :

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« Nous sommes protégés par la loi »

« Ce lieu est notre domicile ainsi que notre résidence principale. En tant qu’occupants de l’immeuble, nous sommes protégés par la loi. Agir hors du cadre procédural, c’est heurter les principes du droit français, l’inviolabilité du domicile selon l’article 432-8 du Code pénal », stipule la missive signée par « les résidents » de la maison, qui concluent : « Il ne peut y avoir d’expulsion sans décision exécutoire du tribunal ».

Pas de doute, donc : la maison est squattée. Cette bâtisse est pourtant la propriété de Georges Dematis, un Toulousain âgé de 84 ans qui vit dans une autre maison, non loin de là. Mardi 19 octobre 2021, comme révélé par La Dépêche, plusieurs individus sont entrés par effraction et ont pris possession des lieux.

« Ils le narguent en lui faisant coucou »

Sa fille, Marie-Ange – très affectée, tout comme son père, par la situation – indique à Actu Toulouse : « Une voisine a entendu du bruit provenant de personnes équipées de scies circulaires. Elle pensait qu’on faisait des travaux, elle n’a pas prêté vraiment attention. Ils ont pu ouvrir les grosses grilles et entrer dans la maison. Mon papa habite juste à côté. Il est allé voir sur les lieux, ils l’ont vu et maintenant, quand il passe devant pour aller chercher son pain, ils le narguent en lui faisant coucou et compagnie ! ».

Toulouse. La maison de Georges, 84 ans, est squattée :

La fille de Georges ajoute : « C’est pourtant une maison en instance de vente, qui a déjà été murée. Mais cette énorme grille, on ne pensait pas que quelqu’un puisse la franchir. En plus, il y a un amandier qui est tombé cet hiver devant la maison, on l’a donc laissé pour que les voitures ne se garent pas au cas où il y aurait une intrusion… Mais ils sont passés à pied et à vélo ! », renchérit-elle.

Une plainte déposée

Dès le mercredi matin, une plainte a été déposée par Georges Dematis. Qui sont les squatteurs, qui seraient « 20 à 30 individus », selon nos sources ?

« D’après la police, c’est l’ultragauche« , souligne Marie-Ange, qui ajoute : « C’est la troisième fois que cette maison est squattée en l’espace de trois ans. Il y a trois ans, c’était des Afghans et il y a deux ans, c’était des Roumains. À chaque fois, la police les avaient rapidement délogés ».

Contactée par Actu Toulouse, une source policière indique : « La police s’est déplacée et n’a pas pu expulser les individus au regard de la réglementation en vigueur. On est en attente d’instructions de la préfecture ».

« J’ai deux mois pour les virer, sinon on aura tout perdu »

Inhabitée depuis cinq ans, cette maison appartient à la famille Dematis depuis plusieurs générations. « On y a habité, j’y ai grandi. Mon père y a fait de nombreux travaux », commente la fille de Georges Dematis, qui redoute de devoir attendre longtemps pour que les squatteurs soient évacués. Or, la maison est en passe d’être rachetée par un promoteur immobilier, qui souhaite raser la bâtisse afin d’y construire une résidence.

« Mon père est déjà très affecté à l’idée que la maison soit rasée. Mais là en plus, qu’elle soit à nouveau squattée, vraiment c’est compliqué pour lui. Si on doit se battre, cela va passer par une longue procédure en justice. J’ai appelé Julien Courbet. Lui et son équipe m’ont indiqué que cela pouvait prendre jusqu’à deux ans, trois ans ou quatre ans, une telle procédure. C’est un cauchemar !« , ajoute-t-elle.

Elle créé un groupe facebook

Alors que l’histoire n’est pas sans rappeler celle de Roland, un octogénaire qui avait vu sa maison située avenue de Fronton squattée par des individus – qui étaient finalement partis sous la pression des soutiens de Roland et du voisinage – Marie Ange Dematis a créé un groupe facebook dans le but d’obtenir des soutiens. « J’essaie de faire bouger les choses et je suis déterminée à me battre !« , conclut-elle.

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