Prononcé le 19 novembre 2021 - Roselyne Bachelot 19112021 culture fréquentation des lieux culturels | Vie publique.fr

ELIZABETH MARTICHOUXBonjour Roselyne BACHELOT.

ROSELYNE BACHELOTBonjour Elizabeth MARTICHOUX.

ELIZABETH MARTICHOUXMerci beaucoup d'être ce matin sur LCI Roselyne BACHELOT. On va parler tout à l'heure du fait qu'on ne parle pas beaucoup de la culture en ce moment dans le débat, mais d'abord…

ROSELYNE BACHELOTOn y viendra.

ELIZABETH MARTICHOUXL'épidémie, c'est aussi ce qui préoccupent d'abord les Français, face à un virus qui revient le monde de la culture craint des mesures qui le pénalisent, comme ce fut le cas l'hiver dernier, bon, le gouvernement par principe n'exclut rien, Roselyne BACHELOT, on a bien compris, mais à court terme qu'est-ce que vous pouvez dire ce matin, dire au monde de la culture ?

ROSELYNE BACHELOTAlors, ce que je dis au monde de la culture c'est que nous avons les cartes en main pour être résilient dans cette épidémie. La résilience c'est deux choses, c'est d'abord la vaccination et le pass sanitaire, donc nous avons tous une responsabilité collective pour faire en sorte que, il y a 6 millions de Français qui ne sont pas encore vaccinés, qui devraient l'être, pousser à cette vaccination, faire en sorte que les responsables de salles observent bien le pass sanitaire, qui est une garantie de sécurité pour les personnes qui assistent aux spectacles et qui évitent d'être ainsi contaminants, et puis il y a toujours la possibilité de renforcer un certain nombre de mesures, je pense en particulier au port du masque, qui pour l'instant est facultatif dans les salles, qui est à la discrétion des responsables de salles ou du préfet…

ELIZABETH MARTICHOUXIl n'est pas obligatoire, c'est en fonction des salles en fait, c'est les salles qui décident.

ROSELYNE BACHELOTVoilà, et donc là il y a toujours la possibilité de le rendre obligatoire. Un point très important sur lequel j'insiste, c'est que vraiment les mesures, qu'on appelle barrières, je n'aime pas ça, mais mesures de protection, c'est-à-dire le port du masque bien entendu, le lavage des mains, l'aération des salles, tout ça doit être renforcé, bien expliqué, nous avons notre sécurité entre nos mains, la France est en mesure de surmonter cet obstacle de la nouvelle vague du Covid.

ELIZABETH MARTICHOUXIl y a un relâchement, il y a eu un relâchement, on en parlé, par exemple dans les restaurants, on a noté que certains ne demandaient plus systématiquement le pass, il y a plus de contrôles, les gestes barrières, vous venez de le dire, dans les lieux de culture aussi on a noté un relâchement ou pas ?

ROSELYNE BACHELOTEcoutez, moi je ne note pas ça du tout. Je suis comme tout ministre de la Culture, je sors pratiquement tous les soirs, je peux vous dire que j'observe que le pass sanitaire est observé, vraiment, et que ça se passe très bien, il n'y a pas de files d'attente, c'est très souple, c'est fluide, et que les gens, vraiment, portent le masque, enfin j'étais samedi soir à l'Odéon, voir les Frères KARAMAZOV, je conseille d'y aller, c'est formidable, eh bien, d'abord la salle est pleine, et ensuite les mesures de sécurité sanitaire sont respectées.

ELIZABETH MARTICHOUXDonc il n'est pas du tout d'actualité…

ROSELYNE BACHELOTCe n'est pas d'actualité…

ELIZABETH MARTICHOUXEvidemment d'enlever le pass sanitaire.

ROSELYNE BACHELOTC'est…

ELIZABETH MARTICHOUXNon, mais c'est important, parce que c'est un frein, ça reste un frein quand même, on va le voir.

ROSELYNE BACHELOTNon, moi je pense qu'entre les gens qui craignent le pass sanitaire et les gens qui vont justement au spectacle parce qu'ils savent qu'ils sont protégés, qu'il y a un pass sanitaire, je pense que les choses s'équilibrent, ce qui permet aux salles de spectacle d'avoir, peut-être pas complètement surmonté cette crise sanitaire, c'est justement que les spectateurs se sentent en sécurité.

ELIZABETH MARTICHOUXMais où en est la fréquentation Roselyne BACHELOT, parce que, il y a trois semaines vous disiez que près d'un Français sur deux n'avait pas remis les pieds dans un lieu culturel depuis l'instauration du pass sanitaire, donc c'est beaucoup plus qu'avant l'épidémie, avant c'était 88 %, le plus touché étant le théâtre. Est-ce que ça va mieux ?

ROSELYNE BACHELOTÇa va mieux, ça ne va pas aussi bien qu'on pourrait l'espérer, disons que cette reprise est un peu molle. Au cinéma, quand on regarde, en lissant, depuis l'instauration du pass sanitaire, on a à peu près une baisse de fréquentation de 20 %, avec une sinusoïde, il y a des semaines, comme la semaine qui était aux alentours de la Toussaint, où pratiquement la fréquentation était revenue à la normale, il y a des choses qui varient selon les semaines. Il y a des très bonnes sorties, « Aline », le biopic à partir de la vie de Céline DION…

ELIZABETH MARTICHOUXDe Valérie LEMERCIER.

ROSELYNE BACHELOTAvec Valérie LEMERCIER, qui est tout à fait formidable, a fait une très bonne arrivée dans les salles de cinéma, il y a « Kaamelott », il y a…

ELIZABETH MARTICHOUX« Les illusions perdues. »

ROSELYNE BACHELOT« Adieu les cons », il y a « Mourir peut attendre », il y a des très bons…

ELIZABETH MARTICHOUXDes blockbusters.

ROSELYNE BACHELOTDes très bons développements, les blockbusters marchent bien. Ce qu'on observe c'est, évidemment ça c'est un peu ennuyeux, c'est que, disons les films d'auteur ont du mal à trouver leur public, il y a une sorte de bipolarisation de la fréquentation sur les films qui marchent bien et d'autres qui marchent vraiment pas du tout, alors est-ce qu'il s'agit de quelque chose de structurel parce qu'il y a des changements de pratiques de fond des Français, ça c'est encore un peu difficile à traiter, ou alors est-ce que c'est un effet de queue de comète de la crise, sans doute un peu des deux.

ELIZABETH MARTICHOUXMais parce qu'il y avait près d'un tiers, ça a aussi c'est un chiffre que vous aviez donné, près d'un tiers des Français qui disaient, dans votre étude, qu'ils ne fréquentaient plus, ou moins, les lieux culturels, ils avaient pris d'autres habitudes…

ROSELYNE BACHELOTAlors, Elizabeth MARTICHOUX, j'ai fait faire cette étude à la fin du mois d'août pour avoir une sorte de, comment dirais-je, de signal qui me permet de suivre l'évolution des fréquentations et de mieux analyser les différences de pratiques culturelles des Français, c'est une étude qui est déjà datée, donc nous allons la refaire pour avoir une sorte de marqueur qui permet de regarder l'évolution de cela.

ELIZABETH MARTICHOUXOn parlait de la crise de la pandémie qui donc a lourdement affecté les lieux culturels, par parenthèse, ils ont vécu beaucoup de frustration dans le monde de la culture…

ROSELYNE BACHELOTC'est terrible, beaucoup de souffrance.

ELIZABETH MARTICHOUXEnorme, mais il y a eu aussi beaucoup d'argent public qui a été versé, au final, est-ce que vous avez une idée, une évaluation, des lieux culturels qui ont failli définitivement et, par déduction, de ceux qui ont résisté ?

ROSELYNE BACHELOTIl y a quelque chose qui est remarquable dans notre pays, c'est que nous sommes le pays qui a consacré le plus d'argent public à la sauvegarde de son tissu culturel tellement important pour les Français et pour notre pays, car c'est un facteur de richesse individuelle et collective, près de 14 milliards d'euros, là où certains pays sont sur des budgets dix fois inférieurs. Nous n'avons pas de sinistre culturel dans notre pays, les lieux culturels… nous n'avons pas de dépôts de bilan dans le secteur de la culture, quasiment pas, il peut y avoir ici ou là telle ou telle entreprise, bien évidemment même en temps de non crise, des entreprises qui peuvent être en difficulté, mais on a porté à bout de bras. Je prends l'exemple des salles de cinéma, nous avons le meilleur, le plus grand réseau de salles de cinéma d'Europe, plus de 5000 écrans dans notre pays, il y a des pays, comme par exemple les Etats-Unis, où les cinémas ont fermé en masse, il y a eu une sorte d'effondrement des réseaux de cinéma, dans notre pays il n'y a aucun cinéma qui a fermé, et ça c'est…

ELIZABETH MARTICHOUXAucun cinéma, même indépendant, n'a fermé ?

ROSELYNE BACHELOTMais nous avons aidé toutes les salles, y compris les salles municipales qui ne relevaient pas de la responsabilité de l'Etat, parce que je veux garder le réseau des salles de cinéma, c'est un des premiers outils culturels qui sont à la portée des Français.

ELIZABETH MARTICHOUXEt d'ailleurs pendant la crise, on a beaucoup dit que la culture était essentielle, Roselyne BACHELOT, essentielle, certains le disant d'ailleurs comme une revendication et contestation de la fermeture à l'époque. Mais manifestement, elle est tellement essentielle qu'elle est très absente en ce moment dans le débat pré-présidentiel. Ça vous surprend ou, dans le fond, vous connaissez la musique, au sens propre mais aussi au sens figuré ? Vous connaissez la politique, c'est la règle qu'on ne parle pas de culture.

ROSELYNE BACHELOTJe ne peux que regretter cette absence de la culture dans la politique. Alors effectivement, certains ont bramé sur le fait que nous considérerions la culture comme non essentielle alors que nous nous sommes battus comme aucun autre pays européen pour la sauvegarder dans tous ses secteurs. Il n'y a que deux responsables politiques qui en ont parlé : Madame LE PEN pour prôner la suppression de l'audiovisuel public et Monsieur ZEMMOUR pour supprimer le Ministère de la Culture. Alors franchement !

ELIZABETH MARTICHOUXIl avait dit dans une émission il y a quelques mois : ? Le Ministère de la Culture ne remplit aucune de ses missions, donc je pense qu'il faudrait le détruire et le remplacer par un Secrétariat d'Etat aux Beaux-Arts qui défendrait le patrimoine. ?

ROSELYNE BACHELOTOui, ça c'est la vision du XIXème siècle, le Secrétariat d'Etat aux Beaux-Arts, mais alors il est absolument débranché de la réalité de ce qu'est la culture. La culture n'est pas un astre mort. Bien sûr il faut protéger le patrimoine et nous sommes sans doute le gouvernement qui a le plus protégé le patrimoine, qui a mis le plus de crédit. Mais c'est aussi quelque chose de vivant : il y a des gens qui écrivent des pièces, qui font des films, qui font des… avec des architectes qui construisent des bâtiments - des architectes français - baptisent des monuments et des bâtiments…

ELIZABETH MARTICHOUXOui, mais que le privé s'en occupe. Qu'ils fonctionnent sur des fonds privés comme ailleurs.

ROSELYNE BACHELOTMais on a besoin d'un Ministère de la Culture ! Regardez les industries culturelles et créatives : 92 milliards de chiffre d'affaires, 645 000 personnes qui s'y déploient, qui ont un emploi. Mais si l'Etat n'est pas là avec pour être, j'allais dire, en chef de file au niveau de l'Europe pour bâtir des régulations, des lois de régulation qui protègent notre marché, mais enfin il ne connaît pas le monde de la culture, ce monsieur ZEMMOUR ! Ce n'est pas possible de dire une pareille ânerie !

ELIZABETH MARTICHOUXAlors question qui est un peu une digression mais il y a beaucoup de Français qui sont séduits justement par le niveau de culture, l'érudition d'Eric ZEMMOUR - et il en a, c'est vrai. Est-ce que la culture, c'est un gage de qualité d'appréciation des solutions qu'il faut pour le pays ? Parce que beaucoup disent : ? Mais lui au moins il connaît l'histoire, il sait d'où on vient donc il peut nous dire où on va. ?

ROSELYNE BACHELOTCe qui est caractéristique, je dois dire, du personnel politique français c'est qu'il est cultivé, à droite comme à gauche. Qu'est-ce que c'est que cette arrogance de s'arroger la question culturelle et le fait d'être cultivé.

ELIZABETH MARTICHOUXC'est comme ça qu'il est perçu, Roselyne BACHELOT.

ROSELYNE BACHELOTEcoutez, il est peut-être perçu comme ça mais je peux vous dire que les hommes et les femmes politiques français sont cultivés et ils ont bien raison. Et je ne pense pas être analphabète.

ELIZABETH MARTICHOUXUn mot, c'est vous qui l'avez citée, de la proposition de Marine LE PEN. On voit bien l'arrière-pensée : pourquoi donner des milliards d'argent public à une entreprise qui serait militante dans le fond puisqu'elle estime que l'audiovisuel public est une entreprise avec un message militant.

ROSELYNE BACHELOTC'est faux. Moi je ne peux que considérer que l'audiovisuel public donne la parole à l'ensemble des sensibilités politiques. Il y est d'ailleurs invité et même encadré par un certain nombre de dispositifs, en particulier la loi du 30 septembre 1986, la création du Conseil supérieur de l'audiovisuel. Et la nouvelle instance de régulation qui va être l'ARCOM, à partir du 1er janvier, va regrouper - enfin je ne veux pas être trop technique - HADOPI et le CSA, donc il y a des phénomènes de régulation et l'existence à côté de l'audiovisuel privé - s'il n'y avait qu'un audiovisuel public, nous ne serions pas dans une démocratie - mais qu'à côté de l'audiovisuel privé il y ait un audiovisuel puissant, libre, c'est tout à fait important.

ELIZABETH MARTICHOUXOui. Et lui, il peut avoir des opinions. Une entreprise privée peut délivrer des messages à caractère militant.

ROSELYNE BACHELOTMais bien sûr, tout à fait.

ELIZABETH MARTICHOUXLà le problème, dit Marine LE PEN, c'est que l'argent public ne peut pas servir à ça puisqu'elle le perçoit comme ça.

ROSELYNE BACHELOTLe service public ne sert pas à ça.

ELIZABETH MARTICHOUXVous êtes ministre de la Communication. À cinq mois de l'élection présidentielle dont on parle en filigrane, il y a 35 sociétés de journalistes dont celle de TF1 et LCI qui vous interpellent, qui interpellent le gouvernement après des menaces et intimidations de l'extrême droite contre la presse. Ils vous demandent de défendre réellement la liberté d'informer. C'est vrai qu'il y a eu des incidents ou des exclusions à l'occasion de la couverture de certains événements politiques d'extrême droite.

ROSELYNE BACHELOTJe suis complètement solidaire des journalistes qui ont fait cet appel. Je ne peux que déplorer et me révolter contre les attaques qui sont faites contre des journalistes dans l'exercice de leur métier. Ce n'est d'ailleurs pas nouveau, nous l'avons vu aussi au cours de certaines manifestations où des rédactions ont été envahies, des journalistes molestés, des journalistes obligés de cacher leur appartenance à une rédaction sur leur micro. Je veux dire que là, il y a des textes qui permettent de protéger, c'est-à-dire qu'il faut porter plainte. Je sais bien que souvent les journalistes répugnent à porter plainte parce que ce n'est pas l'ADN du journaliste de porter plainte. Mais là il le faut, parce que c'est une façon aussi de se battre pour la démocratie. On a besoin de journalistes protégés, moi je suis à leurs côtés dans ce domaine. Alors il y a un deuxième point qui est dénoncé dans l'appel, c'est le fait qu'on leur interdit de pénétrer dans certaines réunions.

ELIZABETH MARTICHOUXIl y a des exclusions.

ROSELYNE BACHELOTIl y a des exclusions, c'est aussi totalement inadmissible. Et de la même façon il convient, si un journaliste est empêché de pénétrer dans une réunion publique – si c'est une réunion privée, chacun fait comme il veut dans une réunion privée…

ELIZABETH MARTICHOUXUn meeting.

ROSELYNE BACHELOTMais dans un meeting qui est une réunion publique, où tout un chacun peut rentrer, il s'agit là aussi de porter plainte.

ELIZABETH MARTICHOUXLa culture c'est la langue, et réciproquement si on peut dire. Un débat pour ou contre le « iel. » Alors on rappelle que la version en ligne du dictionnaire Le Robert a inclus ce pronom neutre qui est revendiqué par ceux qui admettent qu'on peut être ni un garçon ni une fille ou et un garçon et une fille pour résumer. Les personnes qui disent : ? Je suis non binaire ?. Donc quand on parle d'eux, ils veulent qu'on parle de « iel », contraction de il et elle. Il y a débat. Quel est votre avis ?

ROSELYNE BACHELOTAlors il y a deux choses. Est-ce que ça doit être dans Le Robert ? Et est-ce qu'on doit l'utiliser ? Le Robert, c'est un observatoire de la langue et il observe que certains utilisent cette expression. Et évidemment, il permet à celui qui se demande ? mais ça veut dire quoi, « iel » ? ? de trouver la signification dans Le Robert. Il fait son boulot. Par contre, il y a la question de l'écriture inclusive et de la lecture inclusive. Moi je pense que cette façon de procéder est quelque chose de discriminant. Il y a à peu près 25 % de nos concitoyens qui ne maîtrisent pas, peu ou mal la langue française, et cette façon de procéder est un facteur d'exclusion des plus fragiles et des plus modestes donc je suis contre l'écriture inclusive.

ELIZABETH MARTICHOUXOui, mais est-ce que Le Robert… Certains s'en inquiètent, estiment qu'il cède à une mode et qu'il valide le « iel » comme si c'était un usage alors que c'est quand même très rare.

ROSELYNE BACHELOTIl est rare.

ELIZABETH MARTICHOUXOui, c'est rare. Donc si c'est rare, quand on parle de rare on ne parle pas d'une locution qui est, comme ça, très rarement usagée.

ROSELYNE BACHELOTIl y a dans Le Robert toutes sortes de locutions que vous n'utiliserez jamais et qui vous répugnent et là on y trouve la signification. L'existence dans Le Robert n'est absolument pas une validation.

ELIZABETH MARTICHOUXDonc pour vous Le Robert ne cède pas à une revendication, mais il anticipe sur un usage…

ROSELYNE BACHELOTNon, c'est un observatoire, c'est-à-dire il regarde quelle utilisation on fait et qui permet justement de trouver l'explication, de trouver la signification de locutions ou de mots adoptés par certains et certaines.

ELIZABETH MARTICHOUXDonc il ne faut pas faire barrage à ce type d'évolution de la langue au prétexte que…

ROSELYNE BACHELOTNon, mais attendez…

ELIZABETH MARTICHOUXParce que vous dites l'écriture inclusive, non…

ROSELYNE BACHELOTIl y a une utilisation d'un dictionnaire, qui vous donne un certain nombre de clés, y compris sur des termes ou des locutions que vous combattez, il y a deux choses.

ELIZABETH MARTICHOUXOui, mais qui d'une certain façon légitiment le terme.

ROSELYNE BACHELOTC'est vos avis, c'est votre opinion, ce n'est pas la mienne.

ELIZABETH MARTICHOUXCe n'est pas votre avis, donc vous êtes entre les deux.

ROSELYNE BACHELOTNon, je ne suis pas entre les deux, je ne suis pas entre les deux…

ELIZABETH MARTICHOUXEntre Le Robert et Jean-Michel BLANQUER qui dit, qui lui est contre.

ROSELYNE BACHELOTNon, non… écoutez, vous travestissez mes propos, j'ai dit que j'étais contre l'écriture inclusive, je ne suis pas entre les deux.

ELIZABETH MARTICHOUXVous êtes contre l'écriture inclusive, mais vous n'êtes pas frappée par le fait que Le Robert, lui, valide le « iel », voilà, comme ça les choses sont claires.

ROSELYNE BACHELOTVoilà, c'est ça…

ELIZABETH MARTICHOUXIl y a beaucoup de ministres qui publient des livres, alors vous allez en publier un sur Verdi.

ROSELYNE BACHELOTAh non, non, non, il est écrit mon livre sur Verdi…

ELIZABETH MARTICHOUXIl va être publié ?

ROSELYNE BACHELOTIl est écrit depuis 10 ans et il paraît en édition de poche.

ELIZABETH MARTICHOUXAh, d'accord ! Qu'est-ce qu'il nous dit Verdi, il est populaire, c'est un grand grand compositeur populaire ?

ROSELYNE BACHELOTCe qu'il nous dit c'est que c'est un compositeur qui réunit tous les publics, on peut aimer Verdi, cet opéra populaire, et puis c'est aussi un magicien de la composition, et on peut y trouver son miel quand on est un musicologue. Verdi c'est la réconciliation de tous les publics.

ELIZABETH MARTICHOUXIl est populaire, il n'est pas populiste, comme on dit aujourd'hui, ce n'est pas ça ?

ROSELYNE BACHELOTMais pourquoi, véritablement, à partir du moment où un compositeur, un grand artiste est populaire…

ELIZABETH MARTICHOUXIl fait des tubes.

ROSELYNE BACHELOTOn estime que… on le dévalorise ? Mais plaire au peuple, c'est aussi le but de l'artiste nom d'un chien, l'artiste il réconcilie, et véritablement on peut admirer la création extraordinaire, la capacité de Verdi à faire chanter un certain nombre… je suis retournée voir pour la ixième fois « Rigoletto » chanté magnifiquement par Ludovic TEZIER, vous regardez le dernier acte, la composition du dernier acte est absolument extraordinaire, mais… vous retrouvez les tubes aussi.

ELIZABETH MARTICHOUXLa prescription de Roselyne BACHELOT en matière culturelle, Verdi…

ROSELYNE BACHELOTVerdi.

ELIZABETH MARTICHOUXPour apprécier l'opéra avant toute chose. Merci Roselyne BACHELOT d'avoir été avec nous ce matin sur LCI, bonne journée à vous.

ROSELYNE BACHELOTMerci.

Source : Service d'information du Gouvernement, le 23 novembre 2021